Lancer des appels à communs plutôt que des appels à projet

Proposition du rapport FTL 2021 : « Les tiers-lieux sont des leviers puissants de dynamiques de coopération sur les territoires qui amplifient les effets transformateurs et l’impact des actions menées. L’usage des appels à projet pour l’octroi de subventions met directement en concurrence les différents acteurs qu’ils pourraient fédérer. A ce titre, le dispositif d’Appel à Commun conçu par la Fabrique des Mobilités de l’ADEME est un modèle inspirant : il vise à créer de la coopération et à produire des communs utiles aux acteurs pour répondre à des défis et problématiques identifiés »

La proposition serait donc de déployer un appel à communs, qui permettrait de révéler les ressources qui peuvent répondre aux défis des tiers-lieux et pourraient via cet appel être financées pour faciliter leur devenir en tant que communs.

  • Je soutiens
  • Je ne soutiens pas
  • Je soutiendrai si la proposition est améliorée (je commente mes propositions d’améliorations ci dessous)

0 votant

En complément, une page sur les appels à projets et leurs limites.

Et le retour d’expérience de l’Appel à Communs de l’ADEME .

Un début d’identification des défis et des communs dans les tiers-lieux. Et un début de démarche de cofinancement. L’appel à commun pourrait s’inspirer de ces premières briques et peut-être envisager un financement par le public lié à du cofinancement par les tiers-lieux et réseaux.

C’est cette proposition qui a reçu le plus de vote lors de Faire Tiers Lieu à Blida :wink:

N’hésitez pas à compléter dans l’échange ci dessous les soucis rencontrés avec les appels à projets et en quoi ça pourrait nous aider d’avoir du soutien directement aux communs accessibles à tous les lieux (des foncières pour aider à l’achat, des logiciels, de la connaissance, des outils de communications, des solutions juridiques, à la fois sur le sujet des tiers lieux et des activités en tiers-lieux…)

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Sur ce sujet, je vous partage nos travaux sur la visualisation (sur communecter) des sources de cofinancements fléchés sur des Ressources

=> https://www.communecter.org/costum/co/index/slug/proceco#welcome.slug.cofinancementDesCommunsGlobaux.formid.63453348c8dce1256574407d.page.dashboard

:partying_face:

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Bonjour à tous,

Dans le cadre des explorations sur la mise en place d’appels à communs, voici un document de travail en cours, à commenter, sur la manière avec laquelle nous pourrions améliorer ces dispositifs (terme utilisé actuellement qui évoluera peut-être) :

L’idée du document est d’identifier les enjeux liés à la mise en place de la démarche.

Tous les enjeux présentés ici n’ont pas besoin d’être résolus pour lancer un appel à commun ou un dispositif proche. Par exemple l’appel à communs de l’ADEME a été lancé en 2021 sans avoir des solutions pour tout et avec une part de risque. Cela n’a pas empêché un résultat très intéressant (même si imparfait bien sûr, c’était une première)

Si vous avez des moyens dans vos organisations pour pousser plus loin le design, l’animation, ou l’outillage technique de tels dispositifs, et dans le but de résoudre les besoins précisés dans le document, n’hésitez pas à contribuer comme vous pouvez (en temps, en €, etc…). Ce travail est actuellement réalisé par divers acteurs avec beaucoup de bénévolat et a besoin de soutien. L’enjeu étant de déployer d’autres modalités que les appels à projet classiques (le dernier en date sur l’innovation sociale épuise l’écosystème et le met en compétition, plus qu’il ne l’aide. Si l’on payait le temps passé à répondre au dossier, en cumulé des 900 répondants, cela va être plus coûteux que l’argent distribué au final aux 13 lauréats… :thinking:)

N’hésitez pas à commenter le document ou à répondre ici, ou à rejoindre notre nouveau canal de chat dédié.

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Coucou @simons et merci pour tout ce boulot - comme d’hab :heart_eyes: Suite à nos échanges je pense vraiment qu’il faut être ferme et rigoureux sur les gouvernances que l’on souhaite appliquer aux Communs. Aujourd’hui nous ne pouvons agir en soutien de la gouvernance de l’ANTL et du GIP FTL car ces gouvernances sont anti-démocratiques. Il me semble donc nécessaire de bien prendre soin de la gouvernance de notre « Fabrique des communs » avant de sélectionner une structure pilote - si il devait y en avoir une. Pour exemple : le portage de la Fabrique des Communs par les Hauts de France à mener à une appropriation de la thématique des communs par des salariés de ce réseau et n’a pas réellement permit son appropriation par les commoners qui œuvrent en Tiers-Lieux. Doit on changer de pilote pour la Fabrique ? L’appel à communs doit être selon moi portée par un structure qui est capable de mettre en œuvre une gouvernance démocratique ou tout du moins un fonctionnement en communauté apprenante. Ou alors c’est hébergé par un financeur directement ? Tout comme l’ADEME, l’ANCT ne devrait elle pas etre cette structure ? Si on regarde la raison d’être du GIP, elle s’annule si l’idée que tu déploies fonctionne, car la co-construction des politiques publiques de financement sera vécue au niveau de la Fabrique et de la capacité des financeurs à interagir avec. En ce qui concerne le projet politique commun du réseau national, celui ci devait etre porté par l’ANTL… mais je crois que l’inter réseaux peut suffir à développer une oeuvre commune respectueuse de ces membres.

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Quelques actualités sur le sujet :

Pour information, une vidéo très claire sur ce que l’on entend par appels à commun tel qu’il est pratiqué actuellement par l’ADEME qui a lancé sa seconde édition : https://www.youtube.com/watch?v=_TCrRQ8NrQQ&t=148s

Depuis le plébiscite à Metz sur ce sujet (proposition la plus votée), il y a toujours 0 budget, moyens ou mobilisation de FTL ou de l’ANTL pour avancer sur cette question (ni d’autres acteurs). La fabrique à communs des Tiers-Lieux, qui aurait pu être un espace intéressant pour faciliter le lancement d’un tel appel à communs par la mobilisation des communautés de contributeurs aux communs (comme l’a été la fabrique des mobilité avant le lancement de celui de l’ADEME) n’a pas été financée en 2023 par FTL et l’ANTL et la fabrique retrouve à sec en budget pour 2024 (seule la Compagnie des tiers lieux a soutenu en 2023 avec aussi une petite aide de l’ANCT, mais 2024 risque d’être plus délicat), ce qui complique l’avancée de ces sujets de coopération, alors même que des centaines de besoins de communs ont été recensés récemment auprès des tiers-lieux.

Pour néanmoins réussir à avancer, nous proposons aux personnes intéressées pour lancer un appel à communs dans les tiers lieux de nous rejoindre sur le groupe dédié dans le forum.

En parallèle, avec l’association Open Atlas et le logiciel communecter, un travail est en cours pour déployer un outillage numérique adapté à l’animation d’un appel à communs dans les tiers lieux (à ce stade sans budget non plus mais l’on y croit :-))

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Yo !
Une tentative d’élargir le cercle des contributeurs et contributrices (et financeurs) est en cours.
La petite équipe qui s’est ressaisie de ces sujets propose le 5 décembre pour faire le point sur les tentatives existantes et les défis à relever - l’information va bientôt être transmise à celles et ceux qui travaillent les communs ou ont manifesté un intérêt ces derniers mois. Ce sera l’occasion de parler du financement des communs et de voir si la piste d’appel à communs fédère ou pas (contrib et financeurs).

En espérant que tu es dispo - à minima il y aura défraiement et rien ne nous empêche de compter notre temps en dette contributive :wink:

A titre perso j’ai toujours des doutes sur les outils qui sont en avance sur les pratiques et les coopérations. Je suis pas encore convaincu qu’une plateforme facilitant la fédération de lieu autour de besoin puis le cofinancement de solutions libres y répondant change la donne. J’ai la conviction que pour chaque besoin et chaque communs il y a un énorme boulot de mise en coopérations et un nombre imprévisibles de trous dans la raquette à combler. Au plaisir de poursuivre les discussions :heart:

J’ai noté la date pour le 5 décembre (je serai disponible sauf de 10h à 11h30). Je suis juste extrêmement déçu de l’incapacité de FTL et de l’ANTL de soutenir avec quelques moyens ces sujets d’infrastructure communes aux tiers lieux. Pour info à ceux qui nous suivent, au CA et en tant qu’identifié comme référent du GT Communs il y a 3 ans, j’ai déposé une proposition de budget en 2021. Tu as fait pareil en 2022 si je ne me trompe pas, et en 2023, alors même que la fabrique est pilotée par d’autres personnes (donc c’est que c’est pas un souci de personnes mais du sujet) et mené de nombreuses actions, toujours rien…
Alors qu’il était annoncé 500 000€ pour les infrastructures communes qui concerneraient tous les tiers lieux, contrairement aux dispositifs fabriques ou manufactures ou deffinov, très sélectifs et qui ne concernent sans doute pas plus de 10% des tiers lieux (en tout cas, si je regarde sur les 20 lieux les plus proches de chez moi, 2 seulement ont eu des soutiens parmi ces 3 dispositifs).
Là on parle seulement d’un temps d’échange en décembre (encore deux mois de plus) pour se réunir à nouveau, mais sans avoir de proposition de soutien quelconque déployable (on m’a soufflé un budget de 10 000 hypothétique sur le sujet, une miette par rapport aux enjeux de mutualisation sur des ressources communes pour tous les lieux).

Tout cela alors que dans tous les derniers discours, nous avons entendu le mot communs à toutes les sauces, notamment à Montpellier où c’était presque trop…

Je commence donc à avoir un grand doute sur la volonté d’investir sur ces sujets. Il faut aussi voir qu’une partie des membres (certes une minorité mais qui a une bonne part du pouvoir) de l’ANTL et de FTL ne croient pas au sujet des communs, puisque eux mêmes porteurs de démarches opposées… Typiquement, si l’on arrive à déployer une capacité à mutualiser entre lieux, dans les communs prioritaires et utiles à tous les tiers lieux qui émergeront, il y aura potentiellement une plateforme de mise en avant des indépendants en tiers lieux ou une plateforme de réservation de coworking. Ce qui risque de ne pas plaire à certains membres du CA de FTL et de l’ANTL qui développent des plateformes propriétaires sur ces sujets en espérant être leadeurs sur leur marché (Wojo ou Freeland pour ne citer que deux exemples)

Par rapport aux outils, je suis d’accord tout en étant pas d’accord. Pour déployer le forum (discourse), le chat (rocket chat), movilab (mediawiki), ou le grand recensement (communecter), à chaque fois que le moment est venu de se dire « il nous faut un outil de chat, de wiki ou de forum ou de recensement » car on a des pratiques, si on ne l’avait pas eu sous la main, et déjà fonctionnel, nous n’aurions sans doute pas adopté ces solutions, et les équipes seraient sans doute parties sur des solutions propriétaires (car on peut difficilement faire attendre plusieurs mois ou années de développement quand l’usage et la pratique sont là et qu’il y a peu de moyens d’investir dans des développements à ce stade) . J’ai donc plutôt tendance à essayer d’avancer un peu avant sur les outils, même si bien sûr, il faudra que ça rencontre les usages au moment où ils arriveront et que l’outil soit capable de s’adapter rapidement (et il faudra des moyens sur l’animation et adoption, comme on a commencé à le faire avec Movilab, même si là aussi, quasi 0 soutien des structures nationales). Pour le coup, sur les outils d’appels à communs, cela fait plus de 10 ans que l’on repère des usages, avec une difficulté à les animer sans des outils le permettant (voir cette vidéo il y a 11 ans du projet invest for change sur lequel on a beaucoup exploré ces pratiques autour des financements et ce que permettrait un outillage fin facilitant la mise en relation ) . Je suis plutôt confiant sur l’apport qu’aurait une plateforme plus costaud qu’un wiki, notamment suite à l’expérience de l’appel à communs de l’ADEME où l’on utilise mediawiki, qui est très limité (et quand je vois ce qu’a commencé à faire Communecter avec le navigateur de tiers lieux et d’usages, je le suis encore plus). Mais je peux me tromper et au plaisir d’en discuter.

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Le point positif peut-être sur ce sujet du côté de l’ANTL (il faut le dire quand même et merci Coline pour ce travail), c’est d’avoir aidé au recensement des besoins de communs. Cela permet d’avoir une première vue sur les besoins des lieux en terme de communs. Et ils sont importants et très divers, vous pouvez retrouver les résultats dans ce document : TiersLieux.Cloud (si il fallait faire démonstration que c’est un enjeu, ce tableau est parlant) .

Cela montre aussi que ce qui a été mené depuis 4 ans avec quelques communs soutenus, mais avec vraiment des budgets très faibles et sans un soutien conséquent de FTL et l’ANTL, n’est pas si éloigné des besoins (par exemple le forum, le wiki movilab, dokos, loot ou communecter répondent à pas mal des besoins de communs remontés)

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@benoit.de.haas @SimonSarazin Comment une Fabrique a Communs peut elle avoir un modèle propriétaire pour son propre fonctionnement ? Moi aussi j’ai un doute la :melting_face: Pour moi : c’est un objet de lucrativite pour des individus qui veulent contrôler les communs (manque d’acculturation, d’expériences vécues, de pratiques des groupes… pas une histoire de cœur ou d’individu).
Et je sais pas si tu sais mais ça me serre le cœur quand je sais que vous allez tenter de ploter notre tendre Simon dans un coin ahaha :heart: tu parles de Coopération mais sais tu au moins de quoi tu parles ? Je connais des super communs de la coopération, de la facilitation… si tu veux t’acculturer. Enmene @Jerome_Tricomi avec toi - c’est lui le nouveau référent qui écrit la feuille de route non ?!, il pourra sûrement faire un éloge sur la délation :nerd_face: (je suis plus salariée Cress dès janvier 2024, je vais avoir encore plus de temps pour m’investir sur mon réseau régional et dans les communs et ça va être dur d’essayer de me chier dessus par le haut).

Pour avoir tenter des approches et en vue du vide sur la gouvernance qu’expose le tableau de Coline, @SimonSarazin ANTL ou GIP ne peuvent s’emparer de ces sujets sans les contraintes à leur cadres de fonctionnement : président, directeur, salariés, feuille de route, urgence, séduction des interlocuteurs politiques… Je ne pense pas que ces structures « représentatives » - inverse de la démocratie comme désirée dans les communs - puissent faire quoi que ce soit actuellement à part nous épuiser et siphonner l’argent publique avec du salariat. Ils pensent que les tiers-lieux sont des idiots qu’il faut former et structurer - et bam! Retourne dans ta boîte méchant libriste!

Pour ceux qui souhaitent continuer de papoter Communs - des Tiers-Lieux, de la coopération, de la facilitation - faites signe : on a jamais arrêté de faire vivre l’Economie contributive, le Libre, malgré l’obsession financière ambiante ! C’est juste que moi je crois plus que ça puisse se faire dans un contexte de dynamique d’accaparement.

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Hello @Ilieillet
J’espère ne peloter personne dans un coin sans consentement. :smiling_face_with_three_hearts:

On va juste se réunir pour essayer de bosser sur le sujet et pour l’instant ça me semble ouvert, comme la fabrique me semble assez ouverte. Maintenant je sais que tu juges ces espaces très fermés et dégradants pour les communs donc je comprends que tu n’ais pas envie de rejoindre ces espaces.

Côté lucrativité des communs des tiers lieux, au plaisir d’en parler dans les espaces opportuns. Qui gagne combien pour faire quoi selon quelles règles du jeu avec un argent qui vient d’où, etc. J’espère ne jamais avoir été opaque sur ces sujets :zipper_mouth_face::face_with_peeking_eye:.

De quels espaces parles-tu ? :nerd_face:

Il y a déjà plusieurs espaces de contributions sur ce sujet : mais pas sur « invitation » de la Fabrique à Communs ou de FTL. Autour des Communs des Tiers-Lieux (et des Tilios)… et c’est très vivant. Pas besoin pour moi d’attendre le 5 décembre. Je suis contente de pas y voir certaines personnes, la parole est beaucoup plus libre ! Et on avance fort ! (surtout que je suis trauma de la délation de cet été, je pensais vraiment pas qu’on en était la…)

Simon l’a écrit : ça fait plusieurs années que c’est posé sur la table, remit sur la table, (quasi) près en terme de process et l’ANTL/GIP a fait mille promesses, mais ne s’en saisit toujours pas. Pour les raisons politiques que l’on connait tous (voir le post sur la loi open source où PLW tente une pirouette sur la tête de Simon : pourriture :face_vomiting:).

Alors maintenant, faut arrêter les prises à part de @SimonSarazin, car après ça le met dans une posture délicate par rapport à toute notre communauté, ça fait des bobos dans les coeurs des commoners, et de mon côté j’ai envie que ça émerge pour de vrai, là, maintenant ! Si quelqu’un veut une master classe de Simon - ce que je comprend, ou que Simon fasse le boulot pour vous - ce que je comprend aussi, payez le avec vos sous plutôt que de l’épuiser à aller en chercher pour vous.

Tout ce que FTL capte il le capte car y’a des militants qui ont fait Tiers-Lieux avant les tunes - dont les Tilios. Et qui font toujours Tiers-Lieu sans toucher à l’argent publique pour leur structure - moi par exemple. Pas parcequ’ils sont nuls, mais parceque leur objectif c’est l’autonomie, l’émancipation ! Donc autant pas mettre de béquille dès le début et d’accepter de rester assis si il faut, le temps qu’il faut - on apprend ca quand on réapprend a marcher.

Ceux qui vont vouloir contribuer financièrement ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui œuvrent au développement ni à l’animation de l’appel lui même : quels intérêts pour des « financeurs » d’être dans l’intimité de la mise en œuvre ? Et je dis bien ça en vous pointant du doigt : Fabrique des Communs et FTL avec le nouveau GT Commun porté par Jérôme et dont on attend toujours la « feuille de route » (l o l). Quels intérêts pour vous d’être dans l’intimité de la mise en œuvre si vous vous comportez comme des « verrous » ?

« A titre perso j’ai toujours des doutes sur les outils qui sont en avance sur les pratiques et les coopérations »
On va pas attendre que vous soyez acculturer pour avancer ? C’est ce que je lis dans ta réponse et ca m’effraie : vous bloquez l’innovation parce que vous même allez devoir faire l’effort d’apprendre (pratiques et méthodo coop) avant de contribuer ? Mais saisissez-vous des dynamiques apprenantes - des théories des organisations apprenantes tout du moins - et on en rediscute (; Changer de posture pour entrer dans une posture qui favorisera la coopération et paf! Ca fait des chocapics ! Ce n’est pas parceque votre capacité à coopérer est limitée que les autres sont comme vous : je peux vous partager mon expérience, je viens d’écrire un dispositif régional sur la question.

Et si on reprend l’historique réelle du travail (mais tout est documenté il me semble) : ceux qui devraient être payé pour ca c’est @SimonSarazin ou @Claire-Marie_MERIAUX - sur les appels à communs, et ce pour tout ce qui a été fait avant, tout ce qu’ils continuent à faire aujourd’hui et tout ce qu’ils continueront à faire demain. Le reste c’est un échec et y’a un super article dessus ahaha Une fois la cagnotte lancée on se posera plus de questions car on aura des sous pour rémunérer qui fait pour de vrai et tout sera visible car documenté !

Si l’ANTL veut relayer la com ce sera chouette. Si elle arrive à le faire sans mettre son nom dessus : alors y’ peut être une évolution :cowboy_hat_face:

En tout cas, je te remercie car au moins tu réponds avec honnêteté et je pense que la lucrativité des communs des tiers-lieux est justement à traiter ici. Pour moi la lucrativité permet deux choses :

  • Payer ceux qui vont faire vivre l’infra (dev/anim). A ma liste de tout a l’heure tu intègres du coup les opérateurs numériques. Mais vite on se mort la queue car…
  • Ce sont ces communs là que nous souhaitons financer avec les appels à communs ! Du coup à un moment même pour eux y’a une économie d’échelle et de temps.
  • Soutenir l’émergence de nouveaux communs : une fois les outils collectifs financés, on pourra orienter les fonds directement vers des lieux qui fonctionnent comme des communs de proximité.

D’où un travail parallèle sur un « badge » ou « charte de coop » ou un truc qui permette de se reconnaitre Communs de proximité avec un process type Nature&Progrès et paf! Encore des chocapics !

Ensuite le role de FTL la dedans… de leur xxx salariés… de leur CA tout puissant… (idem en région ou en sectoriel) c’est celui que chacun veut se donner dans le cadre contributif et ca n’a rien a voir avec le pognon. Peut etre meme que ce sera nous qui allons devoir leur filer du bif quand ils se mettront a developper des communs ou qu’ils deviendront eux meme des communs.

Tu n’as jamais été opaque sur ces sujets la : par contre tu t’es accaparé un role et tu as une posture de verrou. C’est mon ressenti pas une vérité et en aucun cas un jugement sur l’individu car je pense à côté de ça que tu as au moins l’intuition franche que c’est dans les communs que tout se joue.

Bien à toi,
Tu peux m’écrire ou me tel sur telegram si tu veux qu’on discute en liiiiivveee, je crois que tu as deja mon contact :partying_face:

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Pas de risque pour moi :slight_smile:. Bon, même si il y a des désaccords, il y a de l’amitié et du respect et sans doute le même projet politique, plus de communs, moins d’enclosures ! J’ai tendance à croire que l’espace de la fabrique à communs pourrait bientôt adopter une gouvernance partagée et ouverte. Et si c’est pas le cas, peut-être refaire un travail sur son positionnement et la stratégie visée, et vérifier qu’une majorité de « commoneurs » dans les tiers-lieux acceptent ce positionnement.

Ce qui se joue, qui crée autant de tensions depuis 4 ans, et qui mérite que l’on s’attarde sur ce sujet, c’est à mon sens l’incompréhension vis à vis de stratégies déployées par les uns et les autres, pourtant à la base alliés pour faire avancer notre cause (ici la cause est les communs, en gros tout ce qui peut être partagé entre tiers lieux pour avancer plus vite, plateformes, connaissances, données, réseaux, communautés, foncières, juridique… et éviter l’enclosure, en particulier celle des plateformes et acteurs à gros capitaux qui ont tendance à « prendre le marché » et l’enfermer).

Un partie des acteurs, que l’on peut appeler « les agents doubles » (sachant que je m’inclue parfois dans ce rôle, c’est aussi une auto-critique !) adopte une stratégie risquée, pas toujours bien claire pour tous : convaincre de l’intérieur ou jouer le rôle d’interface avec l’institution publique ou les politiques. Je grossis volontairement le trait, mais pour cela ils « maquillent » les communs pour les faire briller et d’une certaine manière les vendre.

  • Dès le premier budget octroyé, après avoir pris leur marge, ils s’assurent que celui ci ira à des prestataires capables de répondre le plus vite et le plus efficacement au besoin identifié pour toujours convaincre un peu plus les décideurs de ces communs. Ces nouveaux prestataires qu’ils subordonnent plutôt que les contributeurs qui se sont bougés jusque là en dynamique de communauté apprenante, parfois depuis des années, amène ces derniers à se démobiliser ou s’énerver. Quand j’étais au CA, le président de FTL m’annonçait par exemple « si de l’argent arrive sur les communs, on fera appel à des prestataires, on ne pourra pas bosser avec les communautés » . Aïe… en faisant ça, ils oublient que le commun qu’ils maquillent et vendent a été construit à petit pas par des personnes mobilisées dans une dynamique différente de la prestation ou de la subordination, une dynamique dite contributive (voir dessin ci dessous), parfois entièrement bénévole

  • Pour ces agents doubles, il leur arrive aussi de dénigrer la ressource ou la communauté du commun pour son côté imparfait, en le soutenant mais sans trop s’y associer, car les communs sont rarement fonctionnels et joli au moment où l’on tente d’en parler et de les diffuser (c’est tout le principe, contrairement aux startups qui investissent puis vendent, les communs vendent parfois l’enjeu d’investir collectivement sur eux!). Au CESE, on entendait ainsi un représentant des tiers-lieux vanter les mérites de Movilab, tout en précisant que c’était la galère pour y trouver l’information, et en levant le poing, signifiant le côté militant du projet, un double message qui a énervé le créateur de Movilab lui-même, puisque décrédibilisant Movilab autant que le soutenant (-1 +1 = 0, c’est comme pour les fabriques de territoire, certaines au top, certaines désastreuses, ça fait un bilan nul ;-)). Les communs ont souvent des modes de production non habituels pour l’institution, comme illustré ci dessus, avec des pratiques de gestion loin des leurs ( par exemple le choix a posteriori, la contribution libre, la transparence des actions, le consentement avec la communauté sur les décisions importantes, la rétribution libre ou corémunération), qu’il faut absolument respecter pour les maintenir. C’est la dynamique même de ces ressources améliorées par leurs usagers, pas spécialement faites pour être vendues sur un marché ou à une institution, mais d’abord pensées pour soi ou sa communauté. Trois exemples dans le libre, Wikipedia, Wordpress ou Ubuntu ont mis des années avant d’être « sexy », enjeu qui est trop souvent la priorité absolue pour ces agents doubles, qui sont par ailleurs rarement des utilisateurs des communs qu’ils voudraient soutenir. Or face aux institutions, la question ne doit par être que celle de l’efficacité du commun, de son bel emballage mais bien celle de la stratégie pour améliorer ensemble cette ressource en ayant une vision moyen ou long terme, et qui prenne soin des contributeurs, notamment là où il y a des difficultés identifiées.

  • Enfin, avec un rôle d’agent double, il peut être plus aisé finalement d’être l’interface financière entre le commun et l’institution. Un bon moyen de sécuriser d’abord son revenu avant celui des bénévoles qui étaient là bien avant, et qui ont permis à l’agent double d’avoir ce travail. Or sans communs, sans tiers lieux, sans ces communautés, il n’y a rien à vendre ou maquiller ! L’agent double peut très vite rouler « ni pour l’un, ni pour l’autre, mais pour lui-même » (ce n’est pas de moi cette citation ;-)). On voit ainsi de plus en plus d’institutions jouer le rôle d’agent double pour aller chercher les financements (par exemple auprès de la fondation de france) au nom des communs, mais sans en parler à ces derniers qui verront rarement la couleur des budgets, alors qu’ils auraient pu entrer en contact directement. Oups !

Tout cela amène à ce que, plutôt que coopérer librement, parfois sans aucun revenu depuis des années, les contributeurs quittent le navire, abandonnent… voir mènent un combat contre les nouveaux opérateurs du commun , qui peut aller jusque abîmer la ressource elle même (nous avons eu chaud avec Movilab !).

Dans un moment où, en plus, nos institutions sont portées par des adeptes du libéralisme économique, soit la politique économique opposée à celle des communs, cette stratégie amène beaucoup de compromis pour très peu de résultat. Avec en plus certains qui jouent sur la division entre nous…

Ainsi, sans soin des contributeurs, sans compréhension des dynamiques contributives et de ce qui les fait vivre, notamment le simple fait que les contributeurs sont souvent aussi usagers des ressources auxquelles ils contribuent, c’est voué à l’échec.

Je caricature un peu, mais je pense que l’on a tous vécu un peu de ces situations, parfois en tant que contributeur, en tant qu’institution ou en tant qu’agent double.

Tout cela amène à penser que l’appel a commun doit lui-même être pensé comme un commun, géré par une communauté impliquée et usagère elle même des communs qu’elle produit et bénéficiant de cet appel à communs. Ce qui n’empêchera pas bien sur les institutions et les structures qui jouent le rôle d’interface d y participer, bien au contraire, elles ont un rôle important à jouer.

A ce sujet un schéma imaginé de la gouvernance et du fonctionnement un tel appel a communs , à discuter (voir aussi ci dessous)

Quand à la fabrique à communs des tiers-lieux, je pense qu’il n"est pas trop tard pour qu’elle s’agence en fonction de stratégies d’abord acceptées et validées par les principaux intéressés qu’elle souhaite aider : les contributeurs et usagers des communs ! En repartant d’eux d abord, en visant leur consentement, il y aura peut être une place pour une structure ayant un rôle de pilotage plus assumé et capable de certains compromis visant à réussir le délicat partenariat entre les acteurs des communs et les institutions…
On parlait d’ailleurs à l’époque de créer une « Chambre des communs » pour jouer un rôle serein d’interface entre l’acteur public et l’institution.

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