Le manifeste convivialiste et son intérêt pour les tiers-lieux

Connaissez vous le manifeste convivialiste ?

Certains lieux qui font tiers-lieu l’ont mis comme base dans leur statut ou fonctionnement.

Je trouve intéressant d’en discuter ici. En résumé, si je reprends les éléments du site c’est :

Le convivialisme, philosophie politique de la vie en commun (de la convivance), de l’art de coopérer en s’opposant sans s’entretuer, explicite les valeurs ultimes qui animent tous ceux, de provenances idéologiques très diverses, qui ne se résignent à abandonner la maîtrise, et donc la survie du monde, ni aux chantres de la globalisation néolibérale, ni aux prophètes d’un nationalisme fascisant (les deux allant parfois, voire souvent de pair).

Les personnalités intellectuelles, associatives et politiques (300 de 33 pays différents) qui sont co-signé le Second manifeste convivialiste se sont accordé sur cinq principes :

Le principe de commune naturalité affirme que nous ne sommes pas « maîtres et possesseurs de la nature » mais faisons destin commun avec elle. Il est au cœur de la pensée écologique.

Le principe de commune humanité (qui évoque le communisme) condamne toutes les discriminations, de sexe, de couleur de peau, de croyance ou de religion.

Le principe de commune socialité (cher au socialisme) affirme que la richesse pour les humains est d’abord celle de leurs rapports sociaux.

Le principe de légitime individuation (particulièrement revendiqué par l’anarchisme) pose que la motivation première des humains est la quête de reconnaissance.

Le principe d’opposition créatrice est celui qui animait le premier libéralisme. C’est lui qui a permis d’en finir avec les monarchies absolutistes et avec les despotismes.

Ces cinq principes doivent être tempérés et équilibrés les uns par les autres, dans le respect premier de l’impératif catégorique de lutte contre l’hubris, contre la folie des grandeurs.

Qu’en pensez vous ? Si vous l’utilisez dans vos lieux, de quelle manière le faites vous ?

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Pour enrichir la discussion un post récent de @Diane (à l’origine des Petites Cantines) sur le manifeste convivialiste, que je me permets de repartager ici :

:sparkles: Déclaration d’interdépendance générale :sparkles:
Et si notre époque avait surtout besoin… d’un nouveau récit commun ?
Un récit qui nous rappelle que nous pouvons encore coexister, créer, débattre, nous opposer – sans nous détruire.

Cet été, j’ai découvert avec beaucoup d’intérêt le Nouveau manifeste convivialiste, porté par le sociologue Alain Caillé et un collectif international d’intellectuels et d’acteurs engagés.

:point_right: Ce texte met en lumière les idéaux fondateurs de nos grandes idéologies modernes… mais aussi leurs dérives :
L’idéal socialiste de solidarité et d’égalité tend à se transformer en étatisme.
L’idéal anarchiste de liberté se dégrade en nihilisme.
L’idéal libéral d’opposition créative (la concurrence et compétitivité) se transforme en économisme et ploutocratie.
L’idéal communiste de commune humanité fraternelle glisse vers le totalitarisme.
Aucune de ces visions n’a échappé, dans la pratique, à la tentation de la dictature, de la bureaucratie ou du clientélisme.

𝗘𝘁 𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗮𝗻𝗴𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗼𝗿𝘁𝘀 :
:earth_africa: la nature n’est pas extérieure à nous, nous en faisons partie et nous avons la responsabilité d’en prendre soin.
:balance_scale: l’hubris — le désir humain sans limite — doit être maîtrisé pour éviter la démesure.

Nous ne pourrons pas répondre aux défis écologiques, sociaux et géopolitiques sans prendre conscience de notre interdépendance radicale.

:fire: 𝗡𝗼𝘂𝘀 𝗻’𝗮𝘃𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗮𝘀 𝗯𝗲𝘀𝗼𝗶𝗻 𝗱’𝘂𝗻 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹 « -𝗶𝘀𝗺𝗲 ».
Nous avons besoin d’un rêve commun.

Peut-être que l’enjeu n’est plus de brandir nos convictions, mais de nous asseoir ensemble – simplement, en cercle – pour repenser ce qui nous relie. Partir non de qui/quoi est la cause racine du problème, mais réveiller notre rêve enfoui.

Comme le suggérait 𝗜𝘃𝗮𝗻 𝗜𝗹𝗹𝗶𝗰𝗵, penseur de la société conviviale.

:link: Et si nous ouvrions la discussion ?
Quel serait pour vous le socle commun d’un récit partagé à notre époque ?
Aurons-nous le courage de réaliser que les oppositions sont à l’intérieur de nous et non pas entre nous?