C'est quoi la (re)politisation des Tiers Lieux?

La documentation sur Movilab c’est bien mais le mieux c’est quand elle sert au plus grand nombre. Alors comme il y a pas mal de débats ces dernières semaines « plus politique » que ce que nous avions l’habitude de voir jusqu’ici dans ce forum, il me semble important et nécessaire de remettre ici l’article d’Antoine Burret paru dans le numéro 83 de la revue Multitude sur justement… « la politisation des Tiers Lieux ».

Mes 1ères questions : L’avez vous lu ? Saviez vous que cet article existait ? L’Association Nationale des Tiers Lieux et/ou le GIP France Tiers Lieux vous ont ils encouragé à le découvrir ? Pourquoi ?

Quel est le sens du mot « politique » ?

La politique porte sur les actions, l’équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d’autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d’individualités ou de multiplicités. (source)

Certes il n’y a pas d’experts/es des Tiers Lieux, seulement des explorateurs/trices mais si 'on ne veut pas devenir fou/folle en inversant les agresseurs par les agressés et inversement il est primordial de savoir d’où l’on vient et de quoi on parle. Sinon ce n’est plus des Tiers Lieux mais des lieux de propagande fondées sur des contre vérités et cela ne fera que nous emmener plus rapidement dans le mur. Le voulons nous collectivement ?


La politisation des tiers-lieux

Dans son ouvrage devenu célèbre sur ce qu’il nomme des « tiers-lieux » (third places), c’est-à-dire les lieux de rencontre que sont « les bistrots, les cafés, les centres communautaires, les salons de beauté, les épiceries, les bars, les endroits où se poser pour passer la journée », Ray Oldenburg commente longuement les travaux de George Simmel sur la sociabilité[1] : “Dans la plupart des associations humaines, les individus sont liés les uns aux autres dans un but précis, ce qui place les personnes dans des rôles pouvant inhiber les personnalités et les joies simples que l’on retrouve lorsque l’on se réunit sans but précis ». Ce que Simmel appelle la « sociabilité » est précisément cette situation où les gens se réunissent sans autre but, que la « joie » d’être ensemble. Comme Simmel le répète, cette situation unique est l’expérience la plus démocratique que les gens puissent avoir, car elle leur permet d’être pleinement eux-mêmes, en se débarrassant de tous uniformes et de toutes distinctions sociales.”[2]

Pour Oldenburg – et c’est même ce qui charpente tout son propos - c’est dans les tiers-lieux que l’on peut vivre cette expérience de la sociabilité.

Se réunir sans autre but que la joie d’être ensemble, vraiment ?

Cette perspective du tiers-lieu comme lieu de “sociabilité” est éloignée de la réalité contemporaine des tiers-lieux. Pour autant, c’est bien cette vision qui a popularisé mondialement le concept au point qu’il devienne l’un des plus influents de la rhétorique marketing de cette dernière décennie, notamment en Amérique du Nord.

Poussé en premier lieu dès les années 90 par la société Starbucks et son PDG Howard Shultz qui en a fait la clé de voûte de sa stratégie, de nombreuses autres marques concurrentes lui ont progressivement emboîté le pas. C’est le cas, par exemple, de la chaîne nord-américaine de boulangerie et de café Panera Bread qui, dès 2015, a cherché à transformer ses points de vente en « lieu social », où les gens peuvent prendre une tasse de café, aller sur internet ou tenir une réunion avec des amis et des associés - “tandis que d’autres clients dégustent leur soupe et leur salade dans la salle à manger”[3]. Mais ce n’est pas un positionnement uniquement réservé aux restaurants et aux bars[4]. De très nombreuses marques dans des secteurs différents affirment ouvertement vouloir faire de leur magasin des tiers-lieux. Il en va ainsi des magasins de la société d’expédition UPS (UPS Store), des magasins de la marque LuluLemon spécialisée dans l’habillement sportif et la pratique du yoga, ceux du fabricant de motos Harley Davidson ou bien, même, d’institutions bancaires[5]. L’ambition affichée de ces différents commerces est de devenir le tiers-lieu de leur communauté.

Et dans quel but ? En 2017, le commerce de détail aux États-Unis a connu une véritable crise. Les magasins ont fermé les uns après les autres. Les spécialistes du domaine ont alors parlé d’un “Retail Apocalypse”[6]. En 2019, la fermeture de plus 9 000 magasins a été dénombrée, soit plus de 59 % par rapport à 2018, et c’est particulièrement vrai pour les grandes chaînes mondiales. Les immenses centres commerciaux ont vu leur fréquentation diminuer de 50 % entre 2010 et 2013, et des baisses successives ont été signalées les années suivantes[7]. Comme un symbole de ce phénomène, entre 2019 et 2020, la Front Room Gallery de New York expose la série de photographies de l’artiste Phillip Buehler intitulée : “Mall rat to Snapchat: The End of the Third Place »[8], où l’on voit les ruines d’immenses centres commerciaux. Les consommateurs américains modifient leurs habitudes de consommation en raison de divers facteurs, et notamment, de l’inextricable essor du e-commerce. Dès lors, l’achat des produits ne peut plus être l’unique raison qui pousse les personnes à entrer dans les magasins. Les responsables marketing explorent d’autres motivations, telles que l’expérience de marque et le sentiment de communauté.

Cette ambition des marques de créer des tiers-lieux pour réinventer l’expérience des consommateurs au travers d’un sentiment de communauté dépasse le commerce de détail. Les promoteurs immobiliers voient dans ce concept un moyen de renouveler le domaine de l’hospitalité[9], de revaloriser les espaces de bureau délaissés par les évolutions des modes de travail[10] ou bien, de repenser les espaces publics dans les zones densifiées[11]. Les musées travaillent également sur ce concept pour “construire des relations de confiance avec les personnes qui n’ont pas l’habitude de venir au musée"[12]. Même les constructeurs automobiles s’y mettent en essayant de répondre à la question : que ferons-nous dans nos voitures lorsque nous ne devrons plus les conduire ?[13] En 2020, le gérant de fonds d’investissement Jim Cramer amorce une réponse sur le ton de la boutade sur une grande chaîne de télévision : “I love sitting in a Tesla. Tesla is the third place to be.[14]”

Il est temps de reprendre nos tiers–lieux [15]

Au regard de ce passage en revue, la tendance peut être à l’optimisme. Après tout, si les marques et les entreprises voient dans le concept de « tiers-lieu » une opportunité commerciale, cela peut devenir une chance que se multiplient les lieux de rencontre. On se plaît alors à relire l’ouvrage d’Eric Klinenberg qui présente les tiers-lieux comme des infrastructures sociales[16] capables de lutter contre les inégalités, la polarisation, le déclin de la citoyenneté et l’atomisation sociale. Mais la réalité est plus complexe et le devenir-marchandise des tiers-lieux amène de nouveaux questionnements.

En 2018, la société américaine de conseil Gartner publie un rapport intitulé « Tendances de consommation, la politisation des tiers-lieux »[17]. Il y est indiqué: “Les marques ne peuvent pas rester sur la touche. Les espaces publics et les entreprises sont les derniers remparts contre les divisions de la société. Elles doivent afficher leur valeur car les consommateurs apportent avec eux les tensions et les divisions de la société dans les endroits où ils dépensent leur temps et leur argent. Ils ont le sentiment que leurs croyances en matière de race, de sexe et d’idéologie peuvent être la source de conflits avec les autres. Ils préfèrent les tiers lieux fréquentés par des personnes avec les mêmes intentions et la même idéologie ». Après cette analyse, les auteurs proposent une boîte à outils tactique (marketer’s toolkit) pour que les « marketeurs » puissent s’assurer qu’à chaque point de contact avec les clients, les valeurs de la marque soit comprises et respectées.

Pour Oldenburg, Klinenberg et bien d’autres avec lui[18], les tiers-lieux ont toujours joué un rôle clé dans la vie sociale et la vie politique en permettant aux personnes de se rencontrer, se divertir, discuter, critiquer, diverger, échanger ou coopérer. A la lecture de ce rapport, il semble que les marques ont bien intégré le concept. Mais dans ce schéma, ce ne sont pas les personnes – reléguées au rang de consommateurs ou de clients - qui s’expriment, mais bien les marques elles-mêmes, qui créer des tiers-lieux et en font usage pour imposer leurs valeurs dans l’espace public.

Face à cette situation, lors d’une table-ronde sur la condition des minorités organisée par Starbucks en 2018, la sociologue Tressie McMillan Contom envisage le tiers-lieu comme un terrain de lutte : « Ils (Starbucks) ont transformé en marchandise cette idée de tiers-lieux. Le problème, c’est que ce lieu est censé être fait par la culture des gens. (…) Le tiers-lieu de Starbucks est un endroit où les Blancs peuvent consommer l’idée qu’ils se trouvent avec un public diversifié »[19].

Entre marchandisation et politisation de la sociabilité

Il serait erroné de penser que cette influence du concept de tiers-lieux est une spécificité nord-américaine. Dans de nombreux pays à travers le monde, des acteurs médiatiques, universitaires et institutionnels plaident pour la création de tiers-lieux sur leurs lieux d’habitation.

Pour illustrer cette réflexion mondialisée sur les tiers-lieux, notons par exemple qu’en Nouvelle Zélande, des articles titrés : “Pourquoi nous avons besoin de tiers-lieux dans nos vie” sont publiés dans les magazines distribués aux passagers dans les transports en commun d’Aukland, et que la radio nationale RNZ diffuse des émissions titrées : « Les villes néo-zélandaises manquent de “tiers-lieux”[20] », tandis qu’en Inde de grands journaux titrent : « L’Inde doit faire revivre ou construire des tiers-lieux dans ses villes »[21]. Au Japon, l’Agence nationale de la recherche en construction (Building Research Institut) a intégré ce sujet à sa liste de priorités[22]. Des recherches sont menées en urbanisme, bien sûr, pour traiter de la densification dans les grandes métropoles[23], mais aussi en anthropologie, pour analyser certaines spécificités culturelles comme la culture du café[24] (bien que l’on puisse analyser ce prisme comme le résultat d’une influence occidentale).

C’est sans doute dans le domaine de la santé publique que les recherches scientifiques sur les tiers-lieux sont les plus nombreuses au Japon. Plusieurs études cherchent à démontrer que les tiers-lieux ont une importance majeure dans la période d’adolescence. Un récent article scientifique de l’Institut national de la santé publique[25] démontre une corrélation directe entre la fréquentation de tiers-lieux et la diminution de comportements suicidaires chez les adolescents. L’étude explique que dans un tiers-lieu, les adolescents peuvent se détendre en se libérant de la détresse psychologique accumulée dans la maison familiale ou bien, à l’école. Ils peuvent parler ou passer du temps avec des amis, ou en interagissant avec d’autres adultes (role models). En passant du temps dans un tiers-lieu, les adolescents développent le sentiment d’être inclus dans une communauté, ou du moins, de ne pas être exclus, ce qui contribue à une meilleure estime de soi. Dans le même ordre d’idées, la professeure Fumiko Mega de la School of Health Sciences de Tokai University étudie comment les tiers-lieux peuvent créer un sentiment d’appartenance à une communauté et ainsi soulager la détresse psychologique liée au sentiment de solitude[26].

Mais c’est en France que la question des tiers-lieux est le plus traitée. Tant et si bien que, tel un biais culturel, une politique publique spécifique a été créé. En 2018, une instance nationale des tiers-lieux a été inaugurée[27], soutenue et financée par le ministère de la Cohésion des territoires et le ministère du Travail. Cette instance cherche à structurer la filière des tiers-lieux en France, leur apporter un soutien pour aider à leur développement, leur émergence et leur promotion dans tous les territoires.

Au premier abord, la création d’une instance publique pour structurer des lieux de sociabilités a de quoi interroger. Et puis, l’on réalise que cette instance donne une définition très particulière des tiers-lieux. Elle étend la compréhension du concept énoncé en y ajoutant une dimension productiviste : « Les tiers-lieux sont des espaces physiques pour faire ensemble : coworking, microfolie, campus connecté, atelier partagé, fablab, garage solidaire, social place, makerspace, friche culturelle, maison de services au public… Les tiers-lieux sont les nouveaux lieux du lien social, de l’émancipation et des initiatives collectives. Ils se sont développés grâce au déploiement du numérique partout sur le territoire »[28].

Les lieux de “la joie d’être ensemble” deviennent les lieux du “faire ensemble”. En France, les tiers-lieux sont équipés de capacités techniques et invitent les personnes à la fabrication, à la création, quelle qu’elle soit. De là à penser que - comme dans les cas de marchandisation - l’acteur public crée des tiers-lieux pour imposer ses valeurs dans l’espace public, il n’y a qu’un pas, que nous ne franchirons pas ici.

LĂ  oĂą se fait ce qui ne pourrait se faire ailleurs

ll semble plus fécond d’analyser la situation comme le reflet d’une évolution de nos sociabilités et conséquemment, des lieux de sociabilité. Les conséquences de la pandémie de la Covid19 ne font que renforcer cette appréciation. Comme l’expriment de nombreux articles de journaux, la fermeture des lieux de sociabilité a été l’un des faits les plus durs à supporter pendant les confinements[29]. Mais au premier semestre 2020, alors que la première vague était au plus haut, les acteurs publics et les opérateurs économiques ont paru submergés et ne parvenaient pas à prendre en charge directement certaines missions d’intérêt général. Les tiers-lieux ont alors endossé des responsabilités qui dépassaient largement le cadre de la sociabilité simmelienne.

En effet, c’est dans des tiers-lieux que les habitants des centres urbains, des petites villes ou des zones rurales se sont réunis, dès qu’ils l’on pu, pour assurer les conditions de leur propre subsistance. Des cafés associatifs ont mis en place des réseaux d’entraide, des friches culturelles se sont mobilisées pour distribuer chaque jour plusieurs milliers de panier-repas, des café-librairie ont ouvert des chaînes téléphoniques pour contacter régulièrement des habitants isolés. Plusieurs centaines de lieu de fabrication partagés ont produit du matériel médical d’urgence, qu’ils ont envoyés ensuite dans les Ephad, les hôpitaux, les commerces, les laboratoires, les pharmacies. Ils ont transformé des masques de plongée en système de ventilation d’appoint, fabriqué des pousse- seringue, des dispositifs de respiration artificielle d’urgence, des milliers de litres de gel hydro alcooliques, etc.[30]

Il faut croire que face à l’urgence, ces solidarités locales ne pouvaient pas se construire ailleurs que dans des tiers-lieux. Là où les personnes ont l’habitude de se rendre régulièrement, pour discuter et exercer la sociabilité. Dans ces cadres familiers, équipés et informels où les discussions et la récurrence des relations permettent aux personnes d’être autonomes et d’avoir prise sur le monde.

À la fin du XIXème siècle, les Maisons du peuple et les Bourses du travail jouaient ce rôle de tiers-lieu et participaient à l’organisation de la vie ouvrière dans plusieurs villes. Elles procuraient de « la joie », mais aussi du pain, des médicaments, une assurance chômage et santé. Leurs faibles spécialisations et la variété des activités qui s’y rassemblaient en faisaient un haut lieu de solidarité. Ces lieux jouaient également un rôle important dans le développement de nouvelles pratiques : discussions politiques, vote, engagement militant. Certains auteurs évoquent à ce sujet une politisation de la sociabilité qui a conduit à l’enracinement du socialisme dans les régions[31]. Progressivement, l’influence des bourses du travail s’est affaiblie par leur mise en concurrence avec les autorités locales (notamment sur la question du placement des ouvriers)[32] et les proximités avec les partis politiques[33]. Et les effets des lieux de sociabilités ouvrières se sont dissouts dans les enjeux politiciens.

Cette trajectoire déclinante peut servir de repère historique dans le chemin politique que prennent les tiers-lieux en France. L’intérêt que porte l’acteur public sur le sujet est légitime, mais les tiers-lieux doivent être en mesure de se penser dans le temps long. De se préserver des agendas malgré les désirs et les incitations. Et s’ils troquent un devenir-marchandise pour un devenir- politique, il est à espérer que cela ne se réduise pas à un ancrage idéologique quelconque.

Mais plutôt, que les tiers-lieux continuent à donner prise aux habitants. Qu’ils abritent des discussions et des controverses. Qu’ils fassent se rencontrer les différentes cultures - politiques - d’un territoire, y compris les plus radicales, à contre-courant ou qui ne correspondent pas aux systèmes de représentation prédominants. Qu’ils permettent d’aborder formellement des domaines critiques, catastrophes ou simplement, les questions politiques du quotidien. Qu’ils créent des jurisprudences et des configurations particulières entre le public, le privé et les particuliers. Que l’action publique se socialise dans les tiers-lieux. Que les Stéphanois ou les Niçois se retrouvent dans leurs tiers-lieux pour discuter et se préparer aux dispositifs techniques et aux politiques de vigilance. Que dans les tiers-lieux de Marseille ou d’Ajaccio se travaillent les politiques d’hospitalité, à Chamonix, les conséquences de la pollution et de la fonte des glaciers, à Rouen, les périls écologiques et les traces laissées par les industries sur leurs milieux de vie etc. etc. etc.

C’est ça, la politisation des tiers-lieux.


Pour aller plus loin vous pouvez lire la thèse d’Antoine Burret : Etude de la configuration en Tiers-Lieu : la repolitisation par le service

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J’ajoute :

depuis :
« Les étudiants étrangers à Paris au XIXe siècle : Migrations et formation des élites »

http://books.openedition.org/pur/132693

Loisirs et sociabilité

  • 38 D. Berindei, « Les Quarante-huitards roumains en exil », Revue d’histoire du XIXe siècle, 1995, no(…)

24Le compatriotisme d’hôtel ou de restaurant se prolonge dans la fréquentation d’associations plus ou moins informelles. Dans le premier XIXe siècle, ces groupements réunissent de préférence les exilés, opposants, persécutés ou réfugiés, ce qui est le cas de Roumains du « printemps des peuples » de 1848. L’amitié franco-roumaine doit beaucoup au fait qu’une éphémère république roumaine a été créée cette année-là par un noyau de militants dont beaucoup ont étudié à Paris. La répression qui suit provoque un afflux de « moldo-valaques » dans la capitale, et ceux-ci sont populaires au point que Lamartine accepte la présidence d’honneur d’une société des étudiants moldo-valaques fondée en 1846, la Société des étudiants roumains de Paris, animée par Michel Kogalceanu, dont le président élu est Ion Ghica et le secrétaire Constantin Rosetti. Elle est installée dans la bibliothèque roumaine de Paris qui vient d’être créée au 3, place de la Sorbonne. Les étudiants roumains de Paris sont des auditeurs enthousiastes des cours de Michelet au Collège de France. Nombre de jeunes roumains de Paris, imprégnés par les idées révolutionnaires de 1848, retourneront en Roumanie et plusieurs d’entre eux joueront un rôle important dans le mouvement révolutionnaire des principautés roumaines. Au printemps 1851, les étudiants roumains de Paris se groupent dans l’association « Juminea romana » qui, dans le journal du même nom, soutient énergiquement les révoltés exilé
L’offre de services

  • 50 Arch. nat., F/7/12894.

  • 51 M. Rodinson, Souvenirs d’un marginal, Paris, Fayard, 2005, p. 79.

32Les étudiants russes logés dans la petite Russie des Gobelins bénéficient de nombreux services. Nancy Green précise que la première œuvre philanthropique destinée aux immigrés juifs est l’université populaire juive, créée en 1902, qui veut faciliter l’insertion des immigrés en leur apprenant le français et en leur offrant des informations sur la vie en France. Un bureau de placement est fondé en 1904. Le rapport de police de 190750 cite les autres œuvres ouvertes aux Russes dans divers arrondissements de la capitale : le Bureau du travail chargé de venir en aide aux émigrés russes, 63, avenue des Gobelins, le Comité de bienfaisance de la rue Rodier (9e arrondissement), le Comité d’assistance par le travail de la rue Oberkampf (11e arrondissement), la table d’hôte des émigrés, 53, rue de la Glacière, fondé par le Bureau du travail. De nombreux restaurants sont cités dans le quartier russe ou le quartier latin : 15, rue des Ecouffes (près de Censier), 3, rue de Valence (5e arrondissement), 9, rue Michel-Peter (13e, près des Gobelins), 32, rue de l’Arbalète, 55, rue Saint-Jacques, et celui du 11, rue Vauquelin, « où ils se rencontrent chaque jour et où circulent les nouvelles, les mots d’ordre intéressant la colonie », auxquels on peut ajouter ceux de la rue François-Miron dans le Marais et du 46, rue de la Victoire dans le 9e arrondissement. Le père de Maxime Rodinson habite au 59, de l’avenue des Gobelins, où se trouve l’imprimerie russe qui fabriquait le journal de Trotski, Nashe Slovo (Notre parole)

L’État français : « je peux pas traiter votre demande d’indemnisation pour exposition à l’amiante car vous n’avez pas été exposé »

Court de cassation :

  1. ces personnes ont été exposées
  2. Elles ont aussi droit à une indemnité pour anxiété face aux risques en plus

État français : « Nous ne pouvons traiter votre demande car la paperasse nécessaire a été contaminée à l’amiante »

Et on va faire une « zone renaturée » sur une zone ultra-polluée (où seront expulsés les jardins ouvriers) parssekeu le vert c’est la vie et la république !

Ici, j’ai le sentiment « d’oubli » de la part d’Antoine (pas grave hein)

  1. Tiers-Lieux : Prise sur le quotidien d’un monde catastrophé | Xavier Coadic
  2. Xavier Coadic | Note(s)
  3. Agir par les tiers-lieux dans un monde catastrophé (part.1) | EPALE (Burret)