Bonjour,
Merci pour la crĂ©ation de cet espace dâĂ©changes A nous les tiers-lieux de nous en emparer !
Dans ce temps dâaccĂ©lĂ©ration nationale, jâaimerais revenir sur ce qui me semble ĂȘtre la principale contradiction de la dynamique actuelle :
Mais oĂč est donc passĂ© la notion de TIERS dans tiers-lieu ?
Mais qui est donc ce tiers ?
- Dans la dĂ©finition sociologique primaire du tiers-lieu, il sâagit dâune communautĂ© de personnes qui se rassemblent pour augmenter son bien-ĂȘtre social (Oldenburg). Qui peut gĂ©rer et maintenir un commun, une ressource partagĂ©e.
- On ne peut indĂ©niablement pas dissocier TIERS-lieu de TIERS-secteur, câest Ă dire de lâĂconomie Sociale et Solidaire. Ce nâest pas lâĂtat, ce nâest pas le privĂ© traditionnel. Il sâagit de cette 3eme voie, coopĂ©rativisme, associatif, mutualisme, qui met en Ćuvre statutairement et opĂ©rationnellement coopĂ©ration et dĂ©mocratie sociale et Ă©conomique. Ainsi le tiers-lieu est fondamentalement liĂ© Ă lâĂconomie Sociale et Solidaire, il est sa continuitĂ© physique, matĂ©rielle.
Dans un Ă©poque de limitation des financements publics territoriaux, et cette nĂ©cessitĂ© communautaire, la Scic (sociĂ©tĂ© coopĂ©rative dâintĂ©rĂȘt collectif) est lâoutil clĂ©, quand il est bien utilisĂ©, pour associer en gouvernance et capital les usagers, la communautĂ© donc, et les collectivitĂ©s dans une nouvelle posture de facilitateurs de dynamiques citoyennes.
Les tiers-lieux ne sont donc pas « surtout » lâhistoire dâacteurs privĂ©s traditionnels comme entendu lors du discours introductif du 1er CNTL Ă Pantin.
La dynamique nationale devra respecter cette notion, cette histoire, ne pas vider les mots de leur sens. Il y a un vrai risque de passer totalement Ă cĂŽtĂ© du sujet si les manettes sont donnĂ©es (sans que cela soit trop visible) Ă quelques entrepreneurs privĂ©s dĂ©veloppant leur concept, trĂšs majoritairement urbain, alors quâon parle publiquement de communautĂ©, de « faire ensemble », de ruralitĂ© et de Quartiers Politique de la Ville.
Deux solutions immédiates :
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soutenir franchement les collectifs rĂ©gionaux de tiers-lieux, ces structures « intermĂ©diaires » (jâoserais presque « les structures tiers ») et leur donner une place majoritaire au CNTL. Dâailleurs, ces collectifs pourraient tout de suite ĂȘtre les relais territoriaux de lâAppel Ă Manifestation dâIntĂ©rĂȘt des Fabriques de Territoires (ne pas dĂ©centraliser cet AMI serait un non-sens).
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intĂ©grer vraiment les RĂ©gions dans le processus actuel Ă©tant donnĂ© quâelles ont souvent aussi, depuis de longues annĂ©es, leur dynamique de soutiens et de financements des tiers-lieux.
Le mĂ©tier des tiers-lieux, celui que je pratique, me semble ĂȘtre de faciliter la convivialitĂ© pour gĂ©nĂ©rer de la confiance qui elle-mĂȘme permet la coopĂ©ration (dont nous avons collectivement besoin). Les collectivitĂ©s et lâEtat ont ce rĂŽle Ă jouer de faciliter notre capacitĂ© Ă fĂ©dĂ©rer des communautĂ©s inclusives et apprenantes pour « mieux vivre ensemble » comme le disait si bien le slogan de la Mission Tiers-lieu.
Ce forum pourra bien nous aider Ă ne pas rater collectivement cette Ă©tape de mise en avant et soutien national en nous mettant en relation directe, comme nous le faisons dans nos tiers-lieux
Quâen pensez-vous ?
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Lucile
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Je crois que lâinstance nationale nâa pas Ă porter une SCIC / une entreprise en somme / car :
- câest comme crĂ©er une boĂźte avec ton voisin que tu ne connais pas,
- la structure nationale doit porter un intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral sans sâinquiĂ©ter de sa survie financiĂšre / soutien dans la durĂ©e nĂ©cessaire de lâĂ©tat donc
- doit faire reconnaĂźtre lâintĂ©rĂȘt social des tiers lieux et lâintĂ©rĂȘt public des rĂ©seaux rĂ©gionaux
NB 1 si toutefois France Compétences voulait bien finir par instruire notre dossier de certification des blocs de compétences nécessaires au pilotage des tiers lieux, la coop tiers lieux mettra au pot commun la certification
NB 2 et jâajoute quâĂ limage du CNCRESS et des CRESS je prĂŽne pour que les rĂ©seaux aient davantage de poids que les tiers lieux individuels
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Bonjour,
Une des leçons de lâhistoire de lâĂ©conomie sociale et solidaire, câest que les statuts ne garantissent pas le mieux vivre ensemble que ce soit Ă lâintĂ©rieur de ces organisations ou dans leurs Ă©cosystĂšmes (cf dĂ©rives des coopĂ©ratives agricoles et financiĂšres, ou de nombreuses associations oĂč la gouvernance et les conditions de travail sont loin dâĂȘtre inspirantes). Comme une maison, les statuts doivent ĂȘtre dâabord au service dâun projet et adaptĂ©s Ă ceux qui veulent le faire vivre. Lâassociation, la SCIC ou une SAS avec des rĂšgles de fonctionnement solidaires et sĂ»rement dâautres statuts (Fonds de dotation, CoopĂ©rative loi 47, âŠ), sans oublier le couplage de plusieurs statuts peuvent rĂ©pondre aux besoins des acteurs lĂ oĂč ils sont, avec leurs dĂ©fis et leurs ressources spĂ©cifiques. Lâenjeu principal reste de crĂ©er des conditions favorables au bien vivre ensemble. MĂȘme si les cadres juridiques et les espaces physiques ont un rĂŽle important, lâessentiel est pour moi dans lâanimation/ facilitation.
Tout Ă fait dâaccord sur le constat que le statutaire, le texte permettant la dĂ©mocratie et sâopposant Ă tous nâest pas suffisant. Câest vrai aussi dans la dĂ©mocratie politique : il faut faire vivre la dĂ©mocratie au-delĂ des instances-institutions pour bien vivre-travailler ensemble.
Cela Ă©tant, tout va ensemble et câest bien mon point. La pensĂ©e sociologique (le tiers-lieu comme configuration sociale) nâest pas suffisante, elle doit sâaccompagner dâune dynamique entrepreneuriale (les individus moteurs dans le collectif), dâun modĂšle Ă©conomique (permettant lâautonomie de la structure porteuse du commun), dâune vision politique (de co-construction), ET aussi dâune pensĂ©e juridique et organisationnelle (organiser les rapports de pouvoir et la rĂ©partition de la valeur produite en commun). La cohĂ©rence dâun projet tiers-lieu tient Ă tout ça.
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Oui, mais il me semble pas seulement. On a justement dit quâil Ă©tait pluriel, de diverses formes, de diffĂ©rentes type initiatives, de diffĂ©rents statuts.
Ce qui EST important est de faire surgir partout dans les territoires des fabriques, des entreprises individuelles et collectives, des réseaux. Et pour cela aider (AMI), éduquer (déjà fait ailleurs), les territoires les plus nécessiteux. Le cadre juridique est un point
important et nĂ©cessaire, mais ce nâest pas au centre de tout. Lâimportant est de stimuler la rencontre, lâinnovation, lâentreprenariat et, ensuite, lâessaimage. Une initiative bonne, partagĂ©e, correspondant Ă un projet local perdurera, si non elle disparaitra. Le CNTL, ne doit-il pas surtout:
- Assurer la diversité
- Aider au financement
- Aider Ă la promotion
- Stimuler la formation et lâaccompagnement?
Tout à fait Christian. La diversité des projets est nécessaire pour coller aux besoins de chaque territoire et de chaque communauté.
Une des rĂ©flexions ici Ă©tait quâest-ce qui fait TIERS. Câest donc le collectif, qui nâest pas lâindividu ni lâEtat, tout est le monde semble ĂȘtre dâaccord sur ce point.
Et donc comment peut sâorganiser efficacement un collectif ? Comment « faire ensemble » comme le disait la Mission Tiers-lieu ? Et mon approche nâest lĂ pas du tout dogmatique, mais priorise lâefficacitĂ© et la pĂ©rennitĂ©.
Les exemples dâĂ©checs de coworking sans Ăąme (parce que sans implication dâun collectif) ou de lieux gĂ©rĂ©s par des collectivitĂ©s nâayant pas intĂ©grĂ©es de parties prenantes sont nombreux et devraient maintenant nous permettre de faire Ă©merger quelques bonnes pratiques organisationnelles des tiers-lieux.
Les systĂšmes collectifs, structurellement dĂ©mocratiques, associatifs ou coopĂ©ratifs (souvent nommĂ©s « tiers-secteur ») semblent plus efficaces tout simplement par lâimplication financiĂšre et Ă la gouvernance des diffĂ©rentes parties prenantes engagĂ©es dans ce projet, dont les membres de la communautĂ©, les acteurs du territoire dâimplantation et les salariĂ©s de la structure. Et si le statut juridique nâassure pas la dynamique collective, parce quâelle doit sâanimer, il en donne une possibilitĂ© structurelle.
Il serait nĂ©anmoins intĂ©ressant dâĂ©tudier par un Observatoire des tiers-lieux, les dynamiques de pĂ©rennitĂ© et dâutilitĂ© territoriale / sociale des diffĂ©rents types de lieux pour « mieux vivre ensemble ».
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