Depuis le début de 2022, le collectif Cultiver les communs travaille à la création d’un groupe de travail québécois sur les communs. Il a aussi développé ses liens internationaux auprès de camarades européen·nes à travers le Groupe de travail sur l’écosystème des communs.
Dans un contexte où le marché et l’État néolibéralisés ne parviennent plus à assurer un accès juste et universel au logement, à une alimentation saine, à une éducation de qualité ou à des soins de santé adéquats, les communs ouvrent d’autres possibles pour organiser la façon dont on répond à ces besoins. Ils sont une invitation à « produire moins, à partager plus et à décider ensemble [1] ».
Un commun est traditionnellement défini comme une institution comprenant trois éléments : une ressource (matérielle ou immatérielle), une communauté (responsable de gouverner cette ressource) et un ensemble de règles de gouvernance(défini par et pour la communauté). Il s’agit d’un modèle d’organisation politique, économique et sociale existant depuis des temps anciens. Récemment, la prix Nobel d’économie Elinor Ostrom a été reconnue pour avoir défendu la pertinence des communs et les caractéristiques clés de leurs règles de gouvernance. Cependant, cette conception managériale des communs est de plus en plus critiquée, car elle fait reposer la destruction des communs sur des enjeux de gouvernance plutôt que sur leur accaparement et leur privatisation par les sociétés capitalistes. Dans cette perspective, il devient alors intéressant de définir les communs comme un moyen de réclamer le droit de répondre par nous-mêmes – et au-delà du marché ou de l’État – à nos besoins de subsistance. Les communs invitent ainsi à répondre à nos besoins sociaux (comme se nourrir, se loger, s’éduquer, se déplacer ou se soigner) à l’extérieur du pouvoir des multinationales et des grands systèmes sociotechniques dominants. Si les communs ont historiquement été détruits par le capitalisme (enclosure, privatisation, cooptation), se pose alors la question de comment créer un écosystème qui protège les communs qui émergent depuis une trentaine d’années dans les sociétés occidentales. C’est pour réfléchir à ces enjeux et aux différents moyens d’y parvenir qu’est né le Groupe de travail transnational d’écosystème des communs.