Adhésions & co-adhésions des réseaux à l'ANTL - sollicitation d'avis

Bonjour ! Je sollicite votre avis pour 2 sujets qui font débat au sein de l’ANTL pour les réseaux régionaux et les réseaux thématiques :

  1. Les co-adhésions possibles des tiers-lieux entre ANTL et réseaux régionaux/thématiques
  2. Le prix de l’adhésion à l’ANTL des réseaux régionaux et thématiques

1. Les co-adhésions possibles des tiers-lieux entre ANTL et réseaux régionaux/thématiques

Un groupe de travail a été constitué sur ce sujet avec Ophélie Deyrolle, Stéphane Vatinel, Catherine Mechkour di-Maria, Agnès Gaigneux et moi.

Voici ce qui ressort à mon sens :

  • Il semble y avoir consensus sur l’idée que les réseaux régionaux/thématiques et l’ANTL doivent se recommander mutuellement (quand on adhère à l’un, il y a une com’ simple pour inciter à adhérer à l’autre)
  • On se pose la question de redoubler cette reco par une incitation financière, dans un sens (réduction sur l’adhésion ANTL quand on est membre d’un réseau régional/thématique) ou les deux (mais compliqué à mettre en place vu la diversité des statuts et politiques d’adhésion des réseaux)
  • La co-adhésion systématique (quand on adhère à l’un, on est automatiquement membre de l’autre) n’est pas un scénario crédible à travailler pour 2023
  • Suivant l’évolution des rôles et propositions de valeur de chaque réseau, il sera intéressant de poursuivre la réflexion pour 2024

L’idée est d’en reparler au prochain CA de l’ANTL le 8 mars.

=> Quel est votre avis sur le fond, pour votre réseau si vous en avez un et en général ?

2. Le prix de l’adhésion à l’ANTL des réseaux régionaux et thématiques

La politique d’adhésion actuelle a été votée en AG l’an dernier et est disponible sur le nouveau site de l’ANTL. Elle est désormais modifiable par le CA de l’asso.

En 2023, pour les réseaux régionaux et thématiques, la cotisation est donc de « 10€ par TL avec un minimum de 300€ et un max de 1000€ ».

Nous en avons déjà un peu discuté avec d’autres représentant.e.s de réseaux régionaux et nous voulons partager une réflexion qui nous semble aussi concerner les réseaux thématiques :

  • Est-ce vraiment pertinent de lier le montant de la cotisation au nombre de TL adhérents des réseaux ? Les territoires diffèrent, les densités de population et de TL aussi. Cela ne présage pas nécessairement de la capacité financière des réseaux, d’autant que leur structuration n’est pas uniforme.
  • Une idée de Chloé Rivolet que je trouve intéressante : faire évoluer cette politique pour proposer aux réseaux régionaux et thématiques une adhésion à prix libre, avec un montant conseillé.
  • Une autre idée : un montant fixe, non libre.

=> Qu’en pensez-vous ?

Merci par avance pour vos contributions !

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Bonjour et merci pour ces éclaircissements.

A ce stade je ne peux pas parler au nom de tout Relief (réseau Auvergne Rhone Alpes) dont je suis référent de la commission SI & Documentation et administrateur de l’asso, mais je peux répondre sur 2, 3 points a titre « d’expérimenté à l’univers tiers lieu(x) France ».

Même si je ne doute pas que cela parte d’un bon sentiment, l’adhésion des réseaux régionaux à l’ANTL consiste à vouloir faire adhérer tout le monde au même « syndicat ». Comme si tu étais sur un secteur comme le BTP ou les métiers du Paysage et que tu disais à tout le monde d’adhérer au MEDEF ou à la CGT (selon ta vision de l’ANTL aujourd’hui).

La légitimité de représenter les Tiers Lieux en France par l’ANTL est aussi légitime qu’elle ne l’est pas. Quand tu interroges celles et ceux qui font tiers lieux dans les territoires en dehors des réunions officielles de l’ANTL (j’ai fait plus de 46 000 km sur les routes depuis juin 2022) pour leur demander pourquoi ils suivent l’ANTL ils te répondent avant tout « parce que c’est eux qui ont les tunes… », pas par convictions. On peut le déplorer mais c’est un fait.

Donc le problème depuis le début avec l’ANTL c’est qu’elle n’aide pas les Tiers Lieux à grandir à partir d’où ils en sont, elle se les accapare et dit après « je vous invite à venir y contribuer… mais selon mes règles. » (preuve avec la conclusion de Patrick a la fin de cette vidéo : C'est quoi l'Association Nationale des Tiers-Lieux ? 🧐 - YouTube)

Du coup je pense que ce qui serait top, comme je l’ai déjà dit a quelques personnes de l’ANTL dont son Président, c’est que vous aidiez d’abord plusieurs structures existantes ou à créer, qui portent un autre son de cloche que « fabrique » et « manufacture », à émerger et se positionner comme vous le faites pour représenter les tiers lieux en France. Après que l’on vous ait permis d’exister vous permettriez à d’autres de le faire à leur tour… ce serait une belle preuve d’humilité et de bienveillance (bientraitance) pour l’intérêt général et ne confisquerait en rien votre légitimité d’avoir popularisé auprès de l’État le terme « tiers-lieu », mieux, le renforcerait.

Même les entreprises du CAC40 l’on compris… pourquoi pas l’ANTL. (private joke pour Patrick)
Sur l’aspect pratico-concret, chaque réseaux régionaux recevraient en début d’année une liste de structures (et non une qui absorbe tout) auquel nous pourrions adhérer, voir même plusieurs en fonction des spécificités du territoire. (Tiers Lieux a but non lucratif, Tiers Lieux Libres et Open Source, (Tiers) Lieux Intermédiaires, Tiers Lieux de la Ruralité…)

J’espère avoir amicalement et objectivement contribué au débat. Depuis le début je le dis haut et fort, je n’ai rien contre l’ANTL mais je n’accepterai jamais qu’elle s’accapare unitairement des années de co-construction et de co-sacrifices pour redonner de l’espoir aux Français sous couvert qu’elle a les sous de l’État pour le faire. Les Tiers Lieux sont une promesse d’avenir et en aucun cas un marché.

Si l’ANTL s’ouvre (enfin) à cette vision et est prête à passer à l’acte, ma disponibilité sera totale et entière.

Amitiés

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C’est vrai que, vu de l’extérieur, poser la question de la façon de faciliter l’intégration à un personne morale (l’ANTL) dont la légitimité est en question dans les réseaux et sur le terrain peut sembler étrange : comment ce sujet davantage « méta » vit-il dans le CA de l’ANTL ?

C’est un peu la même question entendue à Metz lors de la clôture: « dont acte d’une hétérogénéité des tiers-lieux et de désaccords possiblement féconds. Mais ne va-t-on pas mettre la poussière sous le tapis ? »

Une question demeure à priori: que propose l’ANTL pour garantir la visibilité et l’audibilité de toutes les sensibilités au sein du mouvement dont elle se pose en représentant ? Quelles suites aux constats fait à Bliida ?

Comme la réponse précédente, je me situe dans une démarche d’étonnement constructif, ce moment d’institutionnalisation d’un mouvement protéiforme est assez rare pour être enthousiasmant. Relevons le défi de la pluralité ?

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Bonjour Yoann et merci,

J’entends 4 questions sous-jacentes dans ta contribution :

L’ANTL veut-elle faire adhérer tous les réseaux régionaux de tiers-lieux et plus globalement, tous les acteurs des tiers-lieux ? Oui. J’aime bien l’idée d’une plateforme ouverte et je trouve ça très bien pour être crédible, efficace et puissant à l’échelle nationale. Je ne comprends pas ce qui te pose problème : est-ce le fait que l’ANTL fasse sa propre promotion (comme toute organisation) ?

L’ANTL empêche-t-elle qui que ce soit d’adhérer à d’autres réseaux ? Non. L’ANTL n’impose pas de clause d’exclusivité à ses membres, et ça tombe bien car beaucoup sont déjà dans plusieurs réseaux (thématiques, régionaux, nationaux…). À ma connaissance, la formulation la plus forte dans la convention signée entre l’ANTL et les réseaux régionaux, c’est de « Ne pas mettre en place d’actions nationales [pour le réseau régional], ou qui s’inscrit dans les missions du réseau régional [pour l’ANTL], sans concertation », suivi de la volonté de « mettre leurs missions respectives au profit les uns des autres ». Aucune contrainte si ce n’est de se parler !

Donc à nouveau, sur le fond je ne vois pas le problème. Mais si ta perception d’une clause d’exclusivité était répandue, je trouverais important que l’ANTL s’en saisisse pour revoir sa communication.

L’ANTL peut-elle aider à l’émergence de réseaux ? Oui ! C’est déjà le cas avec la structuration des réseaux régionaux là où il n’y en avait pas. Je trouve que c’est à la fois la plus grande réussite de l’asso à ce jour et là où il y a encore le plus de potentiel pour rendre davantage service aux tiers-lieux.

Le CA de l’ANTL débat aussi d’actions d’aide à l’émergence d’autres réseaux, mais j’arrête là le teasing pour ne pas me mettre en porte-à-faux avec le bureau et le groupe de travail concerné. J’espère que tu pourras le voir quand les comptes-rendus du CA seront en ligne comme l’y obligent les statuts (je relance le bureau chaque mois à ce sujet) :wink:

Comment communiquer aux tiers-lieux la diversité des réseaux qui pourraient les intéresser ? C’est une excellente question, je n’ai pas la réponse aujourd’hui. J’ai plutôt l’intuition que c’est plus simple à faire au niveau des réseaux régionaux que de manière centralisée.

@Tgwada : Je ne peux pas répondre au nom du CA de l’ANTL. Je suis juste convaincu que nous sommes nombreux au sein du nouveau CA (élu en août dernier pour rappel) à être très attentifs à ces enjeux. Je trouve ça normal de rendre des comptes dessus vu nos ambitions, d’autant que j’ai râlé ici même sur les choix de gouvernance faits par le CA précédent. Je vous retourne la question pour nous aider mutuellement : que devrait faire l’ANTL pour être jugée suffisamment représentative ? Et que pourrait-elle faire de réaliste en ce sens en 2023 ?

Quant à moi, j’ai l’opportunité ici et maintenant de faciliter l’articulation entre les réseaux régionaux/thématiques et l’ANTL, d’où mes deux questions sur les adhésions qui ne sont « que » des petits pas. Cela ne fermera aucun débat mais les réponses aideront vraiment à prendre concrètement des décisions dans une direction.

Si d’autres personnes passent sur ce fil et ont un avis - même rapide ! - sur mes deux sujets originels, je suis toujours preneur :wink:

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Hello
J’ai pas pris le temps de bien lire les réactions de @Yoann et @Tgwada j’essaye de me mettre ça sur la to do.

Selon moi, les réseaux se recommandent s’ils s’apprécient et ne se recommanderont plus s’il y a des divergences fortes à certains moment de l’Histoire, ça me paraît pas forcément important de formaliser quelque chose là dessus, j’espère que l’on sera toujours suffisamment malins pour se respecter les uns les autres, y a de la place entre se prescrire et se savonner la planche :smile: .

Le fait de baisser le coût des adhésions pour celles et ceux qui adhèrent à un réseau thématique, local, départemental, régional et national me paraît pas déconnante par contre. Mais je suis contre les packages en effet, on choisit à qui on adhère.

Prix libre pourquoi pas.

Je trouverais ça bien d’adhérer les uns aux autres, c’est un jeu à somme nul mais ça montre qu’on se soutient quand on en a l’envie et ça gonfle notre nombre d’adhérents, après on pèse grave.

gros poutous

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Bonjour tout le monde, je parle ici avec ma double casquette d’administrateur ANTL et de contributeur à la Compagnie des Tiers-Lieux (réseau régional hauts de france).
Merci @jeremiedavid d’avoir posé le débat sur le forum, car on laisse des traces de nos réflexions et de nos décisions, c’est très important, surtout dans une dynamique de structuration nationale, qui peut paraître un peu éloignée des préoccupations quotidiennes des lieux.
Dans les structures que j’ai fréquentées ces dernières années, notamment le réseau Catalyst, ANIS, mais aussi à la Compagnie des Tiers-Lieux à ses débuts, la question de l’adhésion et de la représentativité ne se posait pas. On fonctionnait à la confiance, celui qui fait à raison, recommandations mutuelles etc…
Dans les Hauts de France, on est encore très imprégné de cette culture-là, mais à l’heure de l’institutionnalisation, elle est souvent mal comprise. On lui oppose souvent la représentativité, la nécessité de monter des structures plus classiques, de donner des mandats aux gens pour qu’ils s’expriment au nom des autres etc… On a donc revu nos statuts Compagnie des Tiers-Lieux en AG 2022, on s’est bien pris la tête pour assurer un équilibre entre représentation et contribution, on n’est toujours pas sûrs que ça va marcher. Si vous voulez des infos sur le process, c’est ici.

Si on joue le jeu représentatif, alors la question qui vient c’est combien d’adhérents ? et donc la question des adhésions.

1. Les co-adhésions possibles des tiers-lieux entre ANTL et réseaux régionaux/thématiques
Etant donnée la maturité du « mouvement tiers-lieux », je ne suis pas sûr qu’on puisse aller beaucoup plus loin que des recommandations croisées. On s’apprécie, on se recommande, on l’a fait sur le site de la Compagnie au début, on cite les Tilios, la Coop, etc…
Je pense que l’incitation financière est une fausse bonne idée, on va se créer des pb trop complexes à résoudre si on veut avoir une même politique au niveau national.
La vraie question à mon sens, c’est : à quoi ça sert d’adhérer ? Et ça, c’est encore en construction, aussi bien dans les réseaux régionaux qu’au niveau national.

2. Le prix de l’adhésion à l’ANTL des réseaux régionaux et thématiques
A titre personnel, je dis stop à la bureaucratie ! Je fais confiance aux réseaux régionaux pour estimer eux-mêmes la valeur de leur adhésion à l’ANTL. Ce n’est pas à l’ANTL de le faire. Vive le prix libre !

@Yoann et @Tgwada j’ai lu trop rapidement vos contributions, mais j’ai le sentiment que ça questionne le pourquoi adhérer à l’ANTL ? Peut être qu’on peut ouvrir une discussion là dessus sur le forum…?

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Hello à toutes et tous,

Sujet fort intéressant à mon sens ! Merci de le poser.

Dans mon engagement militant et associatif, la question des adhésions s’est posée plusieurs fois et je suis convaincue qu’il faut ne faut créer des situations dans lesquels on doit adhérer par obligation…(parfois il y a des obligations légales, comme pour un bar associatif, ou pour des raisons d’assurance, ou pour compter et/gonfler ses adhérent.es, ou avoir d’autres sources des financements – dans ces cas là, il faut le dire tel quel).

Selon moi, d’un côté il faut se poser la question : pourquoi je veux adhérer à telle ou telle structure ? qu’est-ce que cela m’apporte ? Et qu’est-ce que cela représente comme symbole ? est-ce une forme de soutiens ? Es-ce un désir d’appartenance ? Est-ce autre chose, que sais-je ?
Et de l’autre côté, je préfère qu’une structure fasse le travail pour donner envie aux autres d’adhérer. ^^ La séduction marche plutôt pas mal parfois :slight_smile:

Je suis aussi mitigée sur la question d’une adhésion fixe et opposée pour que ce prix dépend du nombre de lieux dans le réseau.

Explorons la piste du prix libre et conscient. Cela implique une réflexion autour de la valeur d’un service, d’une aide, d’une mise en lien, d’une mise en réseau, d’une expertise etc… et c’est d’autant plus riche.

Biz les camarades,
Mihaela (contributrice à la Compagnie des tiers-lieux des Hauts de France)

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Merci Seb de ta contribution.

Je n’avais pas forcément envie d’aller plus loin dans mes explications mais vu que tu m’y invite… bien sur que je questionne d’avantage à qui et pourquoi on adhère que quand et combien.

Sur le fond de la question posée : Adhérer à l’ANTL c’est adhérer au GIP, adhérer au GIP c’est se mettre au service (ordre) de 4 ministères dont 1 qui nous conduit demain en grande majorité dans la rue… alors forcément que ça me donne des boutons ce genre de fausse bonne question. (voila à quoi et a qui on voudrait s’émerveiller d’adhérer). Que l’on s’en moque du passé s’entend il faut vivre avec son temps, en revanche quand on s’approprie un concept et qu’on a la prétention de le porter on s’informe a minima. Si les Tiers Lieux ont vu le jour c’est précisément par défaillance des services de l’Etat quelque soit le bord politique. Plus capable de s’occuper du vivre ensemble, de traiter de la question de l’emploi, du vieillissement de la population, des soins médicaux, du réchauffement climatique et de toutes les formes de transitions… voila la seule et unique promesse des Tiers Lieux. Des personnes « positives » qui au lieu de gueuler et tout casser ont décidé en bas de chez elles de se prendre en main et co-construire des alternatives en « se rencontrant ».
Qu’est ce vous diriez si de mon côté je me mettait a dire que « les prisons sont des lieux de fabrication distribuées ou il fait bon vivre et qu’elles sont un avenir pour les territoires »… que je suis complètement débile, et vous auriez raison. Quand on utilise un mot on se doit d’en comprendre l’historique et l’origine.

Qu’il y est DES associations qui représentent la diversité des TL me semble un super objectif pour la démocratie et ce surtout pourquoi un jour on s’est mis à parler de tiers lieux en France. A la base on parlait d’un Conseil National des Tiers Lieux pas d’une association. Donc non, l’ANTL n’est pas une « organisation » comme une autre, elle s’est construite sur une promesse qui n’a pas été tenue. Ce n’est ni un avis, ni un opinion, c’est un fait.

Sur la forme : si je suis la, c’est effectivement que je continue (hélas ?) de penser qu’il y a de chouettes personnes à l’ANTL, et que même si elles se sont à mon sens dépolitisé par besoin (nécessité) financier, il faut continuer à y croire… j’aimerai juste pas être à leur place lorsque les sous vont arrêter de pleuvoir et qu’elles se rendront compte que de pousser une politique unique des TL leur aura fait plus de mal que de bien (aux TL). Une réussite en revanche que je constate c’est que tout le monde sait (ou pense savoir) ce qu’est un tiers lieu, le truc moins cool c’est qu’il y en a beaucoup moins qui sont capable de t’expliquer en moins de 5 mn pourquoi ils le font en se levant le matin. (« It’s my job… »)

Hier de l’espoir, aujourd’hui de la soumission et demain ? de la haine ? En ce moment je me fait expliquer non pas les TL mais les processus d’institutionnalisation… c’est très intéressant.

Si vous arrivez jusque ici je ne vous demande pas de croire mes paroles, mais si j’ai pu réveiller 2, 3 neurones endormies que l’on appelle « sens » & « critique » alors je me dis que ça valait la peine d’écrire ces quelques lignes. (Les Tiers Lieux faite(s) le(s) vous même !)

Bonne journée et adhérez à ce que vous voulez, vous êtes (encore) libre de vos choix

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Je me permets une petite contribution bien qu’ayant décidé de quitter le CA de l’ANTL en 2022 (voir explications) et n’étant plus adhérent, notamment du fait du manque de considération de tout ce que l’on a tenté de porter en tant que politique tiers lieux durant 3 ans au CA (notamment l’enjeu des communs pour les tiers lieux et l’enjeu de défendre en premier lieu des tiers lieux comme des communs, parent très pauvre de la politique actuelle). Pour comprendre mon contexte personnel, j’habite un territoire rural où la Fabrique de territoire la plus proche de chez moi (à 5km) est une collectivité publique qui fait des formations à Google avec le budget Fabrique de territoire et où il n’y a jamais eu aucun soutien possible pour les petits tiers lieux dont certains, les plus incroyables et pensés comme des communs, sont aujourd’hui en grande difficulté financière ou ont fermé. Je vais encore mettre du temps à comprendre comment une politique publique sur les tiers lieux a pu en arriver là et louper autant sa cible.

Ce qui est remarquablement gênant depuis quelques semaines et m’amène à réagir, c’est cette course à la représentativité de l’ANTL alors que rien n’a changé par rapport aux critiques émises en 2022.

Il y a aussi maintenant l’obligation d’adhérer pour participer à des groupes de travail. Nous militions pour rétribuer les bénévoles qui contribuent à des groupes de travail très ouverts. On se retrouve toujours bénévole mais en plus à devoir adhérer pour participer à des groupes de travail fermés. En adhérant, j’ai le sentiment que mon travail bénévole renforce une association dans laquelle je ne me reconnais pas pour l’instant. C’est rajouter une contrainte et risquer de voir plein de groupes de travail (un par réseau ?) et les énergies se disperser (on galère déjà à avoir des contributeurs, autant avoir des groupes ouverts à tous les acteurs). Cela n’a pas de sens car ça ne protège aucunement de la qualité du travail dans les GT. Personnellement, je contribue à un espace ouvert pour produire des communs pour tous les tiers lieux (le programme " les communs des tiers lieux"), pourquoi aller bénévolement contribuer à un espace fermé qui légitime une association dans laquelle je ne me reconnais pas et disperser notre travail ? Demain, les financements de l’État seront ils aussi conditionnés au fait d’adhérer à l’association ?

Je serai aussi très embêté que le montant de l’adhésion de mon réseau régional à l’ANTL soit lié à mon adhésion en tant que tiers lieu à ce réseau régional.

Ceci dit, arriverons nous à avoir une structure qui représente le mouvement tiers-lieu un jour et permette par exemple d’adhérer en tout confiance ? Je ne sais pas, ce n’est pas dit que ça soit souhaitable et nous n’avons jamais eu ce débat entre tiers lieux depuis 4 ans ! Tout cela s’est monté par le haut, imposé par une course effrénée à la structuration pour récupérer les financements de l’Etat (et valoriser la politique gouvernementale selon son agenda et ce que les ministres ont décidé à l’époque). Mais imaginons que oui, dans ce cas, mettons toutes les conditions pour ! Là, ça n’est pas prêt pour ça. Pas du tout.

Pourquoi l’ANTL n’est pas prête ?

  • Pour pas mal de raisons qui méritent d’être encore travaillées et décrites ici
  • Pour une raison dont on a peu parlé et qui reste pour moi un point de blocage, la présidence de l’ANTL. On nous a dit en 2022 qu’il fallait absolument garder un militant de la majorité présidentielle comme président de l’association (car en lien avec les ministres et donc les budgets). Mais c’est intenable dans le contexte actuel d’énorme défiance de la politique gouvernementale (Yoann fait bien de rappeler les grèves de demain, nous sommes nombreux des tiers-lieux à devoir entrer dans une lutte contre ce gouvernement !). C’est comme si l’on demandait à nos réseaux de mettre en présidence quelqu’un de très engagé dans la politique de chaque président de région car indispensable pour avoir des budgets de la région (si on fait ça à la Compagnie des Tiers Lieux, je crois que beaucoup se désengageraient dès le lendemain ;)). Notre actuel président n’a pas fait tiers lieux (quelle légitimité à parler au nom des tiers lieux) et est lui-même président d’une place de marché basée sur un modèle capitaliste et libéral très classique, un modèle de plateforme largement décrié dans l’écosystème tiers-lieux, (notamment car ces plateformes viennent prendre la valeur de nos territoires et nos tiers lieux sans la redistribuer, voir les exemples de airbnb, cyclofix, etc…). Notre président fait ses choix et je ne critique pas ses choix (j’ai aucun souci à en discuter avec lui d’ailleurs), mais je critique le fait de mettre à la présidence d’une association une personne très éloignée d’une grande part des principes d’action défendus par la plupart des tiers-lieux dans un moment où l’association tente de représenter un socle large de tiers lieux. Si j’ose une comparaison, un mouvement qui tenterait de réunir les acteurs du logiciel libre et du logiciel propriétaire aurait plutôt tendance à faire présider le mouvement par une personne qui ne soit ni d’une idéologie, ni de l’autre (bien que là dessus, on pourrait débattre, car globalement, les tiers lieux sont plutôt du côté de l’idéologie du libre plutôt que celle du propriétaire et mériteraient un président qui soutienne et croit dans une société des communs). A titre comparatif, dans la fédération des CAEs, nos deux co-présidents sont des entrepreneurs des CAEs (comme si la co-présidence de l’ANTL était portée par des usagers très impliquées dans nos tiers lieux, tout l’inverse d’actuellement)

A la Compagnie des Tiers-Lieux, le choix a été fait de passer par une collégiale et aussi d’éviter d’inviter dans la Compagnie des acteurs qui n’ont rien à voir avec le mouvement tiers lieux. Désolé, mais des lieux comme ceux de Morning, en pleine expansion et en logique de « prendre le marché » sur tout le territoire avec Le Rayon, le tout détenu par Nexity, n’ont rien à faire dans le mouvement tiers lieux. Qu’apportent ils, que sont ils prêt à partager ? Dans ces lieux, il ne se crée des sociabilités qu’entre privilégiés (sociabilités bien décrites par l’ex ministre et l’actuel président lors de l’intervention au CESE , qui nous expliquent que c’est là qu’ils se croisent aujourd’hui). Ils répondent à un besoin, ok très bien. Mais de là à demain les retrouver au CA du mouvement tiers lieux, quel sens ça aurait ?

Si l’ANTL voulait être une association interface avec l’acteur public tel qu’il est gouverné aujourd’hui, ok, pourquoi pas garder une présidence comme telle qu’aujourd’hui. Mais pour être representative de la diversité des tiers lieux, faisons évoluer l’ANTL (et oui c’est sans doute difficile à entendre, mais je crois que notre actuel président devra céder sa place si l’ANTL a besoin de représentativité et souhaite que l’on adhère en grand nombre et sans contrainte).
Essayer de faire les deux dans une même organisation, c’est peine perdue et amène à des fonctionnements qui entrent en contradiction. On ne peut pas vouloir représenter la diversité des tiers lieux tout en ayant comme principal représentant quelqu’un qui milite pour la politique gouvernementale et représente une idéologie politique et économique qui n’est pas celle dans laquelle croient la majorité des lieux.

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Réponse très rapide pour signaler que je vous lis, mais que quelques contraintes perso me prennent à peu près toute mon énergie depuis 15 jours.

Mais très globalement: effectivement ma remarque va dans le sens de questionner le pourquoi avant le comment (qui lui n’est que paramétrique).
Parlons du fond (encore et encore ?) avant de se lancer tête baissée dans l’opérationnel sans savoir à quoi/pourquoi/dans quel but/pour quels sens/… ça répond ?

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Bonjour à tout.e.s !

Que voilà un débat roboratif ! J’y vois un signe de (re)politisation des tiers-lieux. Permettez quelques remarques concrètes pour y contribuer.
Voici donc comment la problématique de l’adhésion se pose vue depuis la perspective de la CNLII (coordination nationale des lieux intermédiaires et indépendants, 243 lieux rassemblés en communauté informelle via la signature d’une charte - cf cnlii.org, onglet charte et référentiel).

A l’échelle régionale, avec les nouveaux statuts, les réseaux régionaux de lieux intermédiaires ne peuvent pas adhérer en tant que tels à l’ANTL. Ils ne peuvent adhérer ni via le collège « réseau régional de tiers-lieux » (qui est limité au réseaux régionaux financés par l’ANTL), ni au collège « réseaux thématiques » (n’ayant pas d’extension sur « au moins 4 régions », comme précisé dans les statuts de l’ANTL).

A l’échelle nationale,

  1. Artfactories/autresparts, centre de ressources, pionnier du faire tiers-lieux depuis les années 2000, n’a pas été invité à réadhérer (or le RI précise qu’une campagne de réadhésion sera organisée chaque année). Soit cette campagne de réadhésion n’a pas été organisée, soit nous en avons été exclus. Dans les deux cas, c’est un problème ;

  2. Le montant de l’adhésion est devenu prohibitif, pour un réseau qui rassemble 50 lieux (soit 50*10 = 500€), mais dont les financements sont en baisse chronique, suite à un long processus de désengagement de l’Etat, qu’aucune politique publique en faveur des tiers-lieux n’est venue interrompre (malgré nos demandes en ce sens auprès de l’ANTL et de l’ANCT). Pourtant, personne ne conteste que les pratiques d’occupation d’espaces défendues depuis 2000 par Artfactories/autresparts soient pionnières du faire tiers-lieu, ce qui interroge sur la manière de penser la « structuration de l’écosystème tiers-lieux », et rejoint les réflexions de Yohann Duriaux sur ce qui ressemble plutôt à une enclosure du milieu qu’à un soutien apporté à la structuration de ses acteurs dans leur diversité. J’y reviendrai ;

  3. La manière dont les contributions que nous avons portées sur le sujet des nouveaux statuts et de la politique d’adhésion à l’ANTL ont été écartées, et plus généralement le manque de vie démocratique au sein de l’ANTL, nous conduit à nous interroger sur la pertinence à contribuer à des débats qui semblent n’avoir aucun effet sur la prise de décision (en plus d’avoir désormais un ticket d’entrée élevé, rappelant l’usage toujours plus répandu en politique publique de la concertation comme une manière de produire du consentement). De ce point de vue, le fait que le nombre de voix accordées au collège « réseaux thématiques » (3 voix en tout pour des réseaux nationaux rassemblant chacun en leur sein des centaines d’acteurs) au sein du CA soit inférieur à celui accordé au réseau « tiers-lieux multisites » (4 voix pour des exploitants de tiers-lieux au nombre très limité, par l’effet de concentration verticale qui les définit), en dit long sur l’appréhension des notions de diversité et de représentativité au sein de l’ ANTL.

Quant à la CNLII,

  1. Notre communauté tient à contribuer à la co-construction des politiques publiques la concernant, dans le champ des politiques culturelles, des politiques sociales et de l’aménagement du territoire. Or, le GIP FTL se propose d’être le lieu central de cette co-construction et l’ANTL, le canal unique pour porter la voix des citoyens et des porteurs de projet en son sein ;

  2. Dans cette perspective, notre communauté souhaite une discussion de pair à pair entre les différentes organisations représentatives des tiers-lieux. De notre point de vue, l’ANTL fait partie de ces organisations, mais elle ne saurait les subsumer, tandis que Patrick Levy Waitz voit dans FTL « le système » des tiers-lieux, qu’il se propose en quelque sorte de designer (ce qui lui permet d’adopter une position neutre de tiers-exclus, en toute sincérité) ;

  3. D’autre part, notre communauté n’a pas la possibilité matérielle d’adhérer. Nous sommes 243 lieux, le ticket est donc à 1000€. Or nous n’avons pas même de compte en banque, et ne souhaitons pas en avoir. La CNLII s’est organisée sur un principe d’auto-détermination, depuis la logique des communs, à l’image de ce qu’expérimentent les italiens (cf la charte d’usage civique de l’Asilo, à Naples), que nous pensons nécessaire de tenir à l’écart tant du format associatif que du format coopératif (et notamment des distinctions statutaires que produisent ces formats entre les différents contributeurs - bénévoles, salarié.e.s, membres, dirigeants…). C’est pourquoi Artfactories/autresparts, en tant que cheville oeuvrière de la CNLII, a porté la parole des Lieux intermédiaires et indépendants au sein du CNTL puis de FTL et de l’ANTL (après s’être invité au CNTL auquel nous n’avions pas été convié, malgré que nous soyions déjà alors proche de la plupart des acteurs du milieu, notamment le RFFlab, Tilios, la Cie des tiers-lieux…) ;

  4. Enfin, la CNLII, agrégation de 243 lieux, de 6 réseaux nationaux et de 7 réseaux régionaux, est la seule organisation représentative de la thématique culture au sein du monde des tiers-lieux aujourd’hui. Or, d’après les résultats-mêmes du 1er recensement des tiers-lieux par FTL, 1/3 des tiers-lieux se définissent comme « laboratoire artistique, friche culturelle, lieu intermédiaire » ! Pourtant, si la CNLII adhérait à l’ANTL, elle serait aujourd’hui membre du collège des réseaux thématiques, parmi une douzaine d’autre réseaux. Elle pourrait à cet endroit discuter entre réseaux nationaux de politiques publiques, mais, collège porteur de 3 voix sur 26 au sein du CA qui lui-même désignerait 3 représentants ayant vocation à siéger au GIP… on aurait bien peu de chances de faire entendre notre voix ! (un rapide calcul donne 1/144è de poids à notre voix dans ces conditions :-)))

  5. Aussi, nous avons pris acte de l’invitation à rejoindre l’ANTL faite à la CNLII par son Président, suite à notre invitation faite à l’ANTL de contribuer au 4è forum des lieux intermédiaires et indépendants. Si on est ravi de pouvoir continuer à élaborer des modalités d’échanges entre nos organisations, on ne voit pas bien comment notre parole va pouvoir être portée depuis cet endroit-là, à la hauteur qu’elle mérite. Nous proposons donc plutôt à l’ANTL de discuter la question du cadre de coopération possible entre nos organisations respectives, ce qui n’est pas sans nourrir une forme de malentendu.

Pour toutes ces raisons, Artfactories/autresparts a demandé, dès l’annonce de la transformation de FTL en GIP :

  • Soit que d’autres organisations puissent siéger au GIP (et non seulement l’ANTL), dans le respect de l’histoire des acteurs et de leurs formes propres d’organisation ;

  • Soit que l’ANTL se constitue sur une forme fédérative, seule modalité de représentation du mouvement tiers-lieu à même de soutenir non seulement la diversité de son écosystème, mais son histoire - d’en préserver les modes de vie, les formes d’auto-organisation, qui en font les dynamiques fragiles et puissantes à la fois ;

  • Qu’à cette fin, les membres de FTL puissent participer de la rédaction des statuts du GIP (et non seulement de ceux de l’ANTL).

Nous l’avons fait lors de l’Assemblée générale du 17 mars 2022 (celle où on a reçu les documents préparatoires 2 jours avant, dont le détail des statuts du GIP), lors de laquelle il nous a été rétorqué que c’était trop tard, et que les discussions avaient déjà eu lieu (sans qu’on puisse accéder à aucune minute de ces discussions, sans même qu’on puisse savoir très bien entre qui elles avaient eu lieu) et on nous a alors proposé de participer à un processus de concertation pour contribuer à la redéfinition des statuts, non du GIP, mais bien de l’ANTL elle-même, processus dont on peut dire qu’il s’est mal fini, puisqu’il s’est avéré que nos propositions de contribution étaient systématiquement écartées. Ce qui est caractéristique d’une pratique de forçage par lequel depuis le début, France Tiers-lieux tâche de faire passer tous les acteurs, de gré ou de force, par les fourches caudines d’une organisation unique, au mixte d’agir public-privé et à la gouvernance top down.

Pour finir ce trop long post, je dirai donc qu’il ne faudrait pas se noyer dans le verre d’eau des conditions d’adhésion des réseaux. L’enjeu majeur ici, c’est de savoir si France Tiers-lieux a vocation à soutenir les tiers-lieux ou à les absorber - à les soutenir dans leur faculté d’auto-organisation, ou à les mettre en ordre de marche, dans un mixte d’agir public-privé qui paraît le mieux à même de servir l’entrepreneuriat social et l’économie des plateformes.

De ce point de vue, on peut se demander si tout le développement de la question de la gouvernance au sein du CNTL, de FTL puis de l’ANTL n’a pas poursuivi essentiellement un seul effet : étourdir et détourner.

C’est pourquoi je conclurais en disant que derrière la question de l’adhésion des réseaux à l’ANTL se cache une question autrement importante : quelles modalités effectives de contribution des formes d’auto-organisation issues du mouvement tiers-lieux au GIP France Tiers-lieux ? C’est cette question qui me parait ici être au coeur du débat.

Enfin j’ajouterai que si l’ANTL souhaite avoir ce débat en son sein, il lui est nécessaire de repenser ses modalités d’adhésion de manière à faire apparaitre une différence significative de coût à l’adhésion pour les structures à but lucratif et les structures à but non lucratif d’une part, pour les structures bénéficiant d’un financement au titre des politiques publiques tiers-lieux et pour celles n’en bénéficiant pas, d’autre part. Et d’envisager, pour les structures à but non-lucratif ne bénéficiant pas de tels financements, une adhésion à titre gracieux.

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Juste un rapport d’étonnement : Pourquoi s’échiner à vouloir changer ces organisations? Leur finalité et leur vision n’ont jamais été un mystère pour le coup et tout a toujours été très clair. Alors, pourquoi s’étonner maintenant et vouloir changer les règles du jeu qu’ils ont crée (et pour lequel bcp ont contribué depuis leur premier rapport) ? N’y a t-il pas un ailleurs à France TL? N’avons nous rien appris des autres tentatives d’encadrement politique. Les anciens nouveaux territoires de l’art qui maintenant se disent tiers-lieux ont déjà souffert de cela. N’y a t-il pas autre chose que cette tentative d’entrisme (qui a certains égards est déjà un aveu d’impuissance) ? amitiés

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Je ne vois pas ici une volonté de changer l’organisation mais plutôt l’envie de ne pas s’en faire déposséder. Mais effectivement, c’est sans doute déjà trop tard. Je rappelle que la promesse originelle était de créer un Conseil National des Tiers Lieux avec toutes les parties prenantes. Tout le monde a donc joué le jeu et accepté des sacrifices (ou compromis comme on dit aujourd’hui) pour aller dans « le bon sens », y compris voter un GIP qui donne le pouvoir a 4 ministères don celui du travail qui a flingué l’assurance chomage fin 2022 et qui flingue la retraite en ce moment même… on ne peut pas dire que nous n’avons pas été concilient, si ? .

À partir du 1er septembre 2022, France Tiers-Lieux est devenu un Groupement d’intérêt public qui réuni 6 membres fondateurs à son démarrage :

Et maintenant que tous les pouvoirs (et l’argent) sont centralisé on te dis « mais si tu n’es pas d’accord et que ça ne te plait pas tu peux aller voir ailleurs, créé un autre réseau, c’est ton droit ».
Toutes celles et tous ceux qui ont eux une voix dissonante ont effectivement été sorti un par un, ce qui créé ce malaise qui est en train de se généraliser. Beaucoup reconnaissent hors visio qu’ils/elles n’en peuvent plus de ce climat de « t’es pour ou t’es contre ». Il n’y a jamais de place pour discuter du fond, juste du temps pour remplir des tableaux, faire des visio et travailler pour des GT en étant sous payé voir bénévole… FTL ne finance pas les Tiers Lieux, elle les dépolitise.

Ce qui se passe ici est le même que pour le vote des retraites… on vote des lois par des personnes (ministres, députés et sénateurs) qui ne seront même pas concerné par ces lois. Même en étant d’extrême gauche ils/elles auront des retraites assurées et suffisantes jusqu’à la fin de leurs jours. Avec ce qui se passe à France Tiers Lieux c’est la même chose, on colle « communauté » dans des rapports, on soutien les Buffalo Grill du tiers lieu en parallèle et on s’offusque que celles et ceux qui ont mis 15 ans de leur vie sur la question disent « non » !

Ce qui se joue en ce moment c’est la survie même du mouvement Tiers Lieux, je pense et soutien qu’il est de notre responsabilité de ne pas le laisser disparaitre car il y a encore beaucoup de chose utiles et nécessaire à faire avec ces lieux de rencontres improbables avec des gens improbables… . Les passagers clandestins sont certes très nombreux (même/surtout parmi nos amis…) mais la majorité des personnes qui sont a bord reste sincères et motivées, bien plus nombreux/ses qu’il y a 10 ans. Pour le constater il n’y a qu’à quitter Paris et descendre voir toutes les supers actions dans les territoires qui font vraiment Tiers Lieux. Et cela doit nous motiver de ne rien lâcher.

Bon maintenant que tout ça est écrit… Et si on répondait à la question de @jeremiedavid ? :thinking: :stuck_out_tongue_winking_eye:

Bonjour ! Je sollicite votre avis pour 2 sujets qui font débat au sein de l’ANTL pour les réseaux régionaux et les réseaux thématiques :

* Les co-adhésions possibles des tiers-lieux entre ANTL et réseaux régionaux/thématiques
* Le prix de l’adhésion à l’ANTL des réseaux régionaux et thématique

Tout ça pour dire que cette discussion devrait être maintenant déplacée dans la catégorie « Grands enjeux des Tiers Lieux »… voir créer une sous catégorie « Institutionnalisation et Professionnalisation des réseaux »
Donc désolé et plutôt merci @jeremiedavid d’avoir permis de nous faire exprimer ici certaines choses qui avaient du mal à sortir, ce n’était certes pas ton intention initiale mais au moins c’est fait. :raised_hand_with_fingers_splayed:

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Bonjour tout le monde,
on aborde tellement de questions qu’il faudrait réorganiser le forum pour placer les contributions aux bons endroits. Personnellement, je suis mal à l’aise avec les posts qui collent des intentions à des personnes ou à des groupes. Culture des réseaux sociaux j’imagine… Que peut-on en sortir à part des positions irréconciliables …?
Je pense que la gouvernance est structurante, certes, mais elle est également évolutive. Le choix fait l’an dernier n’est pas parfait, il est tributaire d’une histoire, de rapports de force, des conditions dans lesquelles on a réussi à mobiliser l’énergie de contributeurs.rices dans toute la France. C’est une première pour les tiers-lieux ! Les cases qu’on a créées permettent d’agir et de faire valoir nos positions entre nous et vis-à-vis de l’Etat. Surtout, cette gouvernance marque un réel progrès par rapport à l’ancienne gouvernance. Et enfin, on peut l’adapter !
@Afap merci d’avoir posé le problème concrètement, on peut trouver une solution pour l’adhésion de la CNLII à l’ANTL, sans remettre en cause tout le boulot du GIP, ni de l’ANTL ;).
Je pense qu’on peut tout à fait s’appuyer sur l’ANTL pour organiser le débat entre les différentes composantes du « mouvement », penser une gouvernance collective, animer des groupes de travail et soutenir les lieux, mais aussi pour faire remonter des propositions et questionnements dans le GIP. C’est une position personnelle, c’est pour ça que je me suis investi en tant que vice président de l’ANTL.
C’est aussi le pari qu’ont fait tous les adhérents à l’association et toutes les structures présentes dans le CA.
Il y a une question à creuser sur la dimension nécessairement fédérative de l’ANTL. Franchement, la réponse n’est pas évidente. Pas seulement parce que la fédération implique une structuration préalable du mouvement, mais aussi parce les tiers-lieux ont une culture contributive forte, et que cette culture doit se matérialiser dans la gouvernance. Personnellement, la « fédération » me fait peur, j’y vois un risque fort de sclérose et de séparation entre ceux qui font et ceux qui décident.

Il y a un point qui me paraît structurant et qui fait écho à certains échanges qu’on a eus notamment avec TILIOS et la CNLII, c’est la tension entre celles et ceux qui font d’un côté et celles et ceux qui représentent de l’autre. A la Compagnie des Tiers-Lieux, on a vécu un moment intéressant dans notre gouvernance, qui illustre bien cette tension. On a produit collectivement un texte que je place ici, qui a vocation à alimenter le débat et continuer à avancer. Nextcloud .

Seb,

Comme je suis « super à l’aise avec les posts qui collent des intentions à des personnes ou à des groupes. Et que j’adore la culture des réseaux sociaux… j’affirme que les positions irréconciliables sont faites pour être dépassées… » (…) « Comme ce n’est absolument pas une 1ère pour les Tiers Lieux qui avaient déjà une culture de la rencontre et de la gouvernance depuis 2010 en France…alors que France Tiers Lieux a vu le jour qu’à partir de 2018… » (…) « je remercie @Afap car ceux qui ont écrit avant n’étaient vraiment pas concret… » (…) « et j’en profite pour transformer ses propos après vous avoir dégagé de France Tiers Lieux car vous n’étiez pas des gens fréquentable avec Matei et Lionel… » (…) « mais maintenant que l’ANTL est mieux gérée ont peu sans doute s’entendre… »

Bref @Seb_CieTiersLieux je t’adore !!! Non seulement je pense que tu es un super médiateur et j’ai eu l’occasion de le vivre lors de notre rencontre à Paris avec Rémy, Benoit, Simon et moi mais en plus je suis persuadé que tu serais un très bon (co)Président de l’ANTL ! Et si tu l’es déjà c’est qu’il y a un truc qui cloche alors et que ce n’est pas la forme qu’il faut changer mais le fond. Patrick (oui je personnalise 2 mn…) n’a pas, et il le sait, financé les Tiers Lieux, il les a dépolitisé au profit de Renaissance dont il ne se cache pas (plus) d’être un porte parole dans les média (ce n’est pas un scoop) . Donc je pense qu’autant il est ultra légitime et pertinent qu’il reste au conseil d’administration de l’ANTL pour « bon services rendus » autant le cumule avec la Présidence du GIP (ou la il est hyper légitime car c’est son bébé) n’est plus du tout compatible avec ce que vous portez collectivement à l’ANTL. Si dire cela est manque de respect ou une attaque de personnes alors oui j’assume… mais à mon sens il s’agit de tout l’inverse, permettre à des efforts communs de ne pas disparaitre au profit d’une politique politicienne du « tiers lieu ». Il n’y a pas les pour et les contres au pays des Tiers Lieux, juste des 3ème voies…

Bref, à la disposition de l’ANTL pour se mettre au service de celles et ceux qui font Tiers Lieux et pas (moins) des ministères de l’Etat don je me fout comme de l’an 40.

« L’important n’est vraiment plus de prévoir l’avenir mais de le rendre (encore) possible ! »

Amour, paix, longue vie et prospérité à celles et ceux qui nous ont offensé… Amen :raised_hand_with_fingers_splayed:

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Pour ceux du CA ou même les membres de l’ANTL qui vont lire ces échanges, et sans doute être étonnés des propos ou de la forme, il faut bien comprendre le contexte. C’est un des rares endroits où il est possible de s’exprimer ensemble sur ce sujet. La prochaine fois, quand les espaces de débat seront constitués, l’usage du forum ou des outils de débat seront mieux respectés et plus organisés (nous avons l’expérience de cela dans les tiers-lieux !)

Si j’écris une dernière fois sur ce post, c’est pour rappeler qu’il faut absolument éviter la division des acteurs engagés et impliqués dans les tiers lieux depuis longtemps et trouver les conditions pour porter le projet de départ de l’ANTL tel qu’il avait été présenté ( celui qui m’a fait m’engager dans son CA les premières années au nom des TILIOS). J’en profite pour personnellement redire ma reconnaissance pour les personnes qui agissent au sein de l’ANTL, en tant que salariés ou au CA (ces derniers souvent bénévolement)

Pour aider le CA dans ses prochaines décisions, voici les propos tels que présentés au départ sur le projet de l’ANTL en 2019 de la part de Patrick Levy Waitz, retrouvés depuis les notes, à l’époque documentées (puis archivées, énorme merci Nicolas Loubet !).

"L’association a vocation à se transformer (“s’autodétruire” ?!) au bout de 24 mois, pour “que les acteurs prennent en main leur filière”. L’association n’est pas une tête de réseau, ni un réseau des réseaux. Elle ne représente pas les tiers-lieux au niveau national et n’a pas vocation à fédérer les tiers lieux. sa raison d’être est de produire des ressources, soutenir l’outillage commun des tiers-lieux et aider à la structuration de la filière, avec les réseaux régionaux. Sa mission est de faciliter le faire ensemble, pas de coordonner ce qui se fait.

Dans les faits, les réseaux auront eu un soutien léger, mais sur les millions distribués, l’outillage commun des tiers lieux n’aura pas été soutenu (ou alors avec des cacahuètes…!), sans jamais s’en inquiéter sérieusement.

Et alors même que les fondations ne sont pas posées, que les critiques ont fusé à Metz (où il devait pourtant y avoir un travail sur la structuration suite aux tensions de l’AG de juin) et qu’il n’y a jamais eu encore d’AG en présentiel de l’ANTL, ni une rencontre nationale des tiers lieux dédiée à penser l’institutionnalisation pertinente, l’ANTL se retrouve à centraliser, coordonner, chapeauter, récupérer, faire adhérer en masse.

Dans la récente vidéo de communication, on entend ces phrases de conclusion qui appellerait à cette centralisation de tous dans l’ANTL :
« l’ANTL est un lieu exceptionnel pour mailler tous les initiatives, faire corps, faire masse, changer le monde. Tous ceux qui ont envie de venir partager, développer, initier, expérimenter, créer sont les bienvenus ».

Que s’est il passé ? Pourquoi les actions aujourd’hui sont elles si différentes du point de départ ? Qui a décidé de la nouvelle orientation ? Sous quelle pression (en juin, on nous a dis qu’il fallait acter vite les nouveaux statuts, car les salaires des équipes en dépendaient). A quel moment on se réveille et on reprend les rênes ensemble sur le projet que l’on souhaite pour les tiers lieux ?

Mon avis, pour calmer les esprits et se laisser le temps de prendre soin du mouvement si précieux des tiers lieux, c’est que l’ANTL se renomme rapidement en association de soutien à des politiques publiques des tiers lieux.

Qu’elle se concentre sur certains rôles précis plutôt que vouloir tout faire, par exemple :

  • Prendre les propositions politiques les plus avancées (par exemple celles que l’on a commencé à voter sur le forum) et soutenir des projets de lois.
  • Former les collectivités et élus aux enjeux des tiers lieux
  • Veiller à la bonne application des subventions;
  • Identifier de nouveaux dispositifs publics pour financer tiers lieux et mobiliser FTL sur ces sujets
  • Être capable d’une auto-critique, et d’une critique des politiques mises en place par FTL pour les améliorer constamment.
  • Soutenir la diversité des acteurs, avec soin, précision, via un travail lent d’identification des besoins des réseaux et tiers lieux pré-existants à l’ANTL.

Et qu’elle fasse un gros travail sur son mode de représentation, inspiré des pratiques des tiers lieux (Merci @Seb_CieTiersLieux pour le partage sur le travail de la Compagnie).

Nous ne voulons pas d’un président des tiers lieux !

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Je ne suis ni adhérente ANTL, ni mon réseau régional, ni mes réseaux thématiques.

1/ non sujet
2/ non sujet

en tant que salariée j’accueille, informe, et oriente les porteurs de projets
la suite leur appartient

Une question générale :
Une cotisation pourquoi faire ? (sporadique par rapport au cout de fonctionnement des structures ANTL/GIPFTL)
Quel service ciblé pour les adherents ? (Et pas pour les autres)

  • Le Forum (espace de dialogue), Movilab (documentation) et communecter (recensement) étant des outils contributifs Libre et open source détachés de la gouvernance ANTL/GIPFTL

Merci d’avance pour vos réponses,
Sinon je garde la réponse d’ @antoineburret

Bonne soirée,

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