Quelles modalités de vie économique pour les tiers lieux à moyen terme?

Les tiers-lieux tiennent beaucoup leur équilibre économique des activités qu’ils y développent (fablab, coworking, épicerie, restauration, bar, café, location d’espaces, médiation numérique, hébergement, etc…)

Les plateformes ou sociétés à fort capitaux investissent aussi depuis toujours sur ces activités dans une logique classique de captation du plus de valeur possible (Ex Airbnb qui ponctionne entre 15 et 23% pour la mise en relation sur l’hébergement), et finissent en général dans les mains des acteurs n’ayant comme objectif que la rentabilité financière (par des effets d’achat/revente, de fond d’investissement qui prennent le pouvoir des sociétés, etc…). Cela ne laisse que très peu de marge à ces activités, crée une concurrence féroce, des pratiques peu enviables (sur airbnb, tout le monde est noté, la plateforme exige beaucoup des hôtes ) et ne permet pas à d’autres logiques de se déployer, et donc peu de possibilités de dégager un peu de marge pour faire autrement ces services, notamment les penser dans une logique de configuration sociale propre aux tiers lieux, favorisant le lien social et la construction de communs de proximité. On parle ici d’Airbnb, mais c’est finalement les mêmes principes qu’appliquent les grandes surfaces ou les industriels par rapport au petit commerce, aux indépendants, etc…

Dès lors, si toutefois vous partagez ce constat (ouvert à discussion et débat :-)) quelles stratégies adopter collectivement pour ne pas reproduire ce que l’économie actuelle arrive si bien à faire dans plus ou moins tous les domaines de la société, c’est à dire prendre le marché là où il est mûr et capter un maximum de valeur financière, en détruisant bien souvent ce qui fait l’âme de ces services ? (on le voit encore ces jours ci avec les crèches ou avec les pratiques de twitter depuis quelques mois)

L’idéal serait que cet échange permette de nourrir des pistes très concrètes :slight_smile:

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J’ai posé cette questions à ChatGPT, c’est intéressant sa réponse. Étonnamment, quasiment rien de tout cela est fait à l’ANTL ou FTL depuis 3 ans, alors même que nous martelons sans cesse ces enjeux pour notre propre survie :confused: .









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Hé, intéressant cet échange avec ChatGPT…

On dit parfois de lui qu’il n’a aucune compétence dans aucun domaine, mais là, pour le coup, force est de constater qu’il a de bonnes sources !

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C’est marrant, c’était notre discussion d’hier !
C’est évident que ces plateformes ont la capacités de vampirisés les recherches google sur les prestations de type location et le plus inquiétant à mes yeux est que certains de ces opérateurs ont mis un lobbying en place pour conclure des accords d’entreprises, ce qui à pour effet que les travailleurs nomades de certains gros employeurs ont l’obligation de passer par leurs plateformes pour la moindre réservation.

Alors comment faire ? Compter sur @FranceTiersLieux pour faire ce lobbying et développer sa propre plateforme de réservation ? Il s’agirait d’un commun utile à financer à mon sens… tout est une question de routage des budgets…

@SimonSarazin, tu parles des crèches dans ton post, pour info la crèche en milieu rural qui est citée comme bon exemple vers la fin de reportage, c’est la crèche que nous avons mis en place au sein du 3ème Lieu.

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En complément sur les crèches, des éléments plus récents, notamment un livre ( le prix du berceau), qui peuvent sans doute nous aider à réfléchir à ce qu’il faut construire pour ne pas en arriver là dans les coworkings et tiers lieux d’ici quelques années :

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Pas de survie, de la vie !

  • Revenir à Le définition première du mot économie
  • Construire un parcours d’émancipation individuelle (rapport au travail et au salariat, orientation et impact de sa propre activité d’ humain) et collective (organisationnel apprenant et spirale dynamique).
  • Expérimenter les communs : soient la gestion des biens communs par les logiques contributives et apprenantes
  • Se documenter et documenter, essayer et se tromper … accepter que la voie émancipatrice est différente pour chacun
  • La fin comme synonyme de renouveau : au delà des bonnes pratiques il est bon de prendre soin d’arrêter les mauvaises (ex: démocratie de la représentation)

Le vulnerable est une ressource non négligeable de la mise en action : travailler en profondeur la première part du vice de consentement qui est celle que l’on se fait à soit même.
Coopérer c’est savoir parfois ne pas coopérer.
La communauté fait œuvre et modére : y’a qu’à voir le succès de tiktok ahahaha

Sinon : j’ai dans la besace au moins 100 schémas A4 de montage de projets TL différents, ça donne un bon panorama de l’ État des Lieux …
Notre futur roman collectif ?

Joie :star_struck:

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Merci @Ilieillet et @Nicolas_Viaud

Pour continuer sur le parallèle avec les crèches, à voir, ce numéro de Blast assez édifiant : https://www.blast-info.fr/emissions/2023/enfer-des-creches-privees-enfants-en-danger-84aPaBSASs2gvVWkludZfg

Nous restons sur un sujet assez proches des tiers-lieux (d’ailleurs il y a pas mal de crèches en tiers lieux) et où je trouve important d’identifier ensemble comment cet écosystème s’est marchandisé et privatisé quand le marché est devenu mature, avec des conséquences bien visibles.

@Nicolas_Viaud par rapport à la problématique de réservation bien identifiée dans ton post précédent sur ce fil de discussion ( merci de la pointer sur ce forum), il faut savoir que cela va s’accélérer (Neonomade a été racheté par la startup Worklib en 2023 pour 10 millions).

En alternative, nous travaillons sur un embryon de projet libre, pas vraiment sur ce point de départ, mais qui arrivera sans doute au sujet de la réservation si la communauté le pousse. Il s’agit de la démarche autour du badge inter lieux (https://badge.tiers-lieux.org/Apropos → la plateforme va bouger très bientôt pour plus de clarté et d’informations).

Par rapport à ta proposition de lobbying, cela risque d’être difficile de compter sur France Tiers Lieux qui n’a pas financé de communs depuis 4 ans de politique publique malgré les diverses demandes et projets de budgets présentés dès la mission coworking de 2018 (ou alors des micro soutien jamais inscrits dans la durée…).

Je le redirai jamais assez tant c’est incohérent par rapport à ce que la majorité d’entre nous portons avec les tiers-lieux, mais le président de Wojo (plateforme privée soutenue par Accor et Bouygues et sur le même marché que néonomade) est au Conseil d’administration de FTL. Le président de France Tiers Lieux est lui aussi plutôt du côté de ce type de plateforme puisque lui-même président de Freeland.com (une société de mise en relation d’indépendant, visant le lead au niveau européeen, et rachetée en partie en 2023 par un fond d’investissement). Il a été l’artisan de l’ouverture de FTL et de l’ANTL à ce type de sociétés à gros capitaux ( ce qui a valu le départ du mouvement TILIOS ). Pour faire écho à ton exemple sur la réservation de coworking où les plateformes vampirisent les recherches, Freeland annonce investir en un an 13,3 millions d’€ sur les mots clés des moteurs de recherche. Freeland propose, un peu comme pour ton exemple sur les espaces de coworking de déléguer ici la gestion des indépendants (donc qui sait si, comme pour le coworking, on ne sera pas obligé demain, et notamment dans les tiers-lieux, de passer par freeland pour travailler avec certaines entreprises ? Cela ne dépend plus que de la réussite de freeland à prendre le marche et des volontés de son fond d’investissement à agir de la sorte)
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Avec une gouvernance de France Tiers Lieux composée ensuite de quatre ministères liés aux décisions des ministres, à majorité libéraux, autant dire que ça va être compliqué de compter sur eux (je te laisse compter les votes pour et contre parmi les décideurs du GIP )

La question est ici pas tant de dire si c’est bien ou mal, mais plutôt de tenter de décrire ce qui se joue en terme de jeux économiques et sans doute politiques entre deux visions de l’économie : Celle des communs et celle du marché dominé par le capital ( avec la main mise des grands groupes ou fonds d’investissements). Je tente de partir de réalités très proches de la notre pour apprendre ensemble, faire de l’éducation populaire à l’économie sur ces questions, et commencer collectivement à faire face, avec les postures décrites à @Ilieillet pour tenir bon et voir des perspectives dans un moment où le sujet tiers lieu est de plus en plus mature pour le marché et où les contributeurs aux communs sont plutôt mis de côté.

On peut regretter que la politique publique ait facilité cette maturité sans en même temps faciliter notre capacité à construire des communs permettant notre résilience demain, mais j’imagine qu’à force elle finira par évoluer sur ses pratiques. Surtout si nous devenons plus vigilants et plus conscients de ces enjeux demain. C’est peut-être ce qui explique mon travail de tentative d’explication un peu long sur le forum, par ailleurs totalement soumis au débat pour progresser ensemble, d’autant que je n’y connais peut-être rien finalement :

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